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Pedro Paramo

Juan Rulfo






  • Poche: 192 pages
  • Editeur : Folio (26 février 2009)
  • Collection : Folio
  • Langue : Français
  • Traduction (Espagnol) : Gabriel Iaculli
  • ISBN-10: 2070379531
  • ISBN-13: 978-2070379538





Un jeune garçon (ou un jeune homme?), pour accomplir les dernières volontés de sa mère, part à la recherche de son père qu’il n’a jamais connu, et lui réclamer son dû.

Ses pas le conduisent vers un village mort, hanté par de nombreux êtres, dont on ne sait pas toujours , et en tout cas jamais d’emblée s’ils sont morts ou vivants. Ceux-ci lui conteront par bribes, sans chronologie, ce que fut la vie de ce père, qui donne le titre à l’ouvrage. Propriétaire ruiné, trousseur de jupons (c’est ainsi que le narrateur a été conçu), homme d’un seul amour, Susanna la folle dont la mort le laissera détruit, plus encore que ne l’avait fait le meurtre de son père et la mort accidentelle de son fils légitime.
De très nombreux personnages viennent témoigner de ce que fut la vie de Pedro, et de son entourage. Ce qui rend la lecture difficile, c’est que les dialogues commencent sans que l’on sache qui parle, et ce  parfois jusqu’à la fin de l’échange, d’où les retours nécessaires pour replacer les informations reçues dans l’histoire. 

J’ai par contre beaucoup aimé les descriptions vivantes de la nature et des saisons (beaucoup plus vivantes que les êtres humains croisés). Il existe en effet une trame qui met en scène les saisons de la culture du maïs et inscrit ainsi dans une dimension temporelle  
On ne peut pas parler de roman initiatique, comme le laissait supposer la lecture des premières pages, car le narrateur s’efface devant les spectres qu’il croise. Et même s’il part sur les traces  ce personnage mythique, il ne semble pas subir une quelconque évolution. On ne sait d’ailleurs pas ce qu’il devient. Pedro Paramo, qui durant sa vie maitrisa hommes et biens sur son territoire, étend son emprise dans le récit même puisque le destin du narrateur devient secondaire.

Pedro Paramo est l’unique roman de cet auteur mexicain du début du vingtième siècle. Sa biographie peut expliquer sa fascination pour le monde des morts(orphelin, ainsi que de nombreux membres de sa famille, père assassiné) largement exposée tout au long du récit, qui prend l’aspect d’un théâtre d’ombres.

L’écriture est particulière, avec un phrasé qui donne une tonalité tamisée, filtrée, mettant à distance le réel, comme on conterait une légende.

La principale difficulté aura été pour moi la construction, qui rend la lecture confuse.

Lecture commune R.A.L.euses février 2012

2 commentaires:

  1. Voilà, je dois passer par mon compte Google pour réussir à laisser un commentaire.
    Au moins je le sais à présent pour les autres fois.
    Donc je vous disais que le site http://www.clubcultura.com/clubliteratura/clubescritores/juanrulfo/
    me paraît intéressant :))

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  2. Voici une note sur ce roman: "...roman sur la violence issue de la terre et des passions humaines, servi par une écriture économe en de brefs chapitres que l'effort du lecteur attentif doit relier entre eux en scrutant des indices discrets et ambigus, tout en rencontrant une foule de personnages secondaires mais pas inutiles."
    Voir http://www.lecture-ecriture.com/index.php
    Voir aussi sur http://www.axelibre.org/livres/pedro_paramo.php

    Je pense qu'un tel roman nécessite un effort particulier (vous le dites) et surtout une lecture dirigée (préambule, postface) pour en découvrir la valeur. Si je me décide à le lire, ce sera avec un appendice documentaire suffisant. J'ai lu tant de littérature qui ne m'est apparue grande qu'après éclairage !
    Amicalement.

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