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Crime et châtiment

Feodor Dostoïevski























Découverte tardive d’un monument de la littérature : il n’est jamais trop tard! Autour d’un événement banal, l’assassinat de deux femmes par un étudiant indigent et perturbé, Dostoïevski rédige un roman dense, riche et profus. 
Chronique sociale de la Russie tsariste, qui permet  à l’auteur de critiquer ouvertement le socialisme : 
Pour eux [les socialistes], l'humanité n'évolue pas suivant une loi historique et vivante qui amène finalement une société normale, mais au contraire, c'est un système social, sorti de quelque cerveau matérialiste, qui organise toute l'humanité et en fera rapidement une communauté de justes et purs.
Il souligne également la précarité, l’alcoolisme, la piètre condition des femmes en cette fin de dix-neuvième siècle.

C’est aussi le portrait d’un personnage complexe, décrit par son ami comme : 

Sombre, triste, altier et fier ; dans les derniers temps et peut-être même avant, impressionnable et hypocondriaque . Généreux et bon. Il n’aime pas exprimer ses propres sentiments… Terriblement refermé. Tout l’ennuie ; il demeure étendu sans rien faire ; il ne s’intéresse à rien de ce qui intéresse les autres . il a une très haute opinion de lui-même, et, semble-t-il, non sans raison…

La détresse  le conduit à commettre l’irréparable, et il entraine malgré lui dans son sillage sa famille et ses amis. 

Tous les personnages souffrent dans ce roman :  de maladie, de traitrise, d’indigence.. Et malgré tout, le lecteur a plus d’opportunité de cogiter que de se morfondre. C’est une lecture lente, parce que tout est matière à s’arrêter pour réfléchir.

Le roman fait alterner des dialogues qui sont très théâtraux et les longs passages analytiques. 
La traduction de l’édition présente laisse à désirer (гимназия n’es pas le gymnase mais le lycée, on comprend donc mieux qu’une jeune fille le quitte avant la fin de ses études!) et mes connaissances en russe ne sont pas suffisamment précises pour déjouer tous les pièges…

Enfin, et grâce à Nastasia-B, le petit inspecteur Porphyre Petrovich, plus rusé que ballot, s’est définitivement incarné sous les traits d’un future conducteur d’une 403 vintage!



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