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Docteur, écoutez! Pour soigner, il faut écouter

Anne Révah-Lévy







  • Broché: 162 pages
  • Editeur : ALBIN MICHEL (9 mars 2016)
  • Collection : ESSAIS DOC.
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2226323503
  • ISBN-13: 978-2226323507










D’accord et pas d’accord

- D’accord, bien entendu sur l’importance fondamentale de l’écoute, et du dialogue qui ne prend pas l’allure d’un monologue déguisé avec des questions fermées (sinon autant remplir un questionnaire sur Internet). Une écoute attente et bienveillante, qui analyse au-delà des mots le ressenti, les émotions. Si possible sans écran interposé, qui prive de l’échange des regards.
Cet art s’apprend-il? oui sans doute, mais c’est plus qu’une méthode, c’est une attitude compassionnelle, qui devrait être un pré-requis nécessaire pour se lancer dans une carrière médicale ou paramédicale.

D’accord pour reconnaître l’ineptie de la gestion des soins à l’hôpital : je l’ai payé au prix fort. Le malade n’est pas le seul à souffrir. Les consultations en 20mn avec un téléphone dans chaque poche et l’impératif de finir la visite pour que la commande de pharmacie parte à temps, c’est à peine caricatural. Si on y rajoute le temps passé en réunions stériles dont les objectifs sont mal cadré et les décisions inhérents déjà prises, ou pire seront prises quand l’assemblée se sera délitée peu peu pour cause personnelle ou professionnelle, on voit que du temps précieux, qui pourrait être consacré à la clinique et au patient. on sait que derrière tout ça, c’est une question d’argent. Le chantier est sans doute en marche, mais combien d’examens inutiles, refaits,, qui coûtent. 

- D’accord et pas d’accord en même temps pour expliquer l’attrait des médecines parallèles par un manque d’écoute. Les tentations sont grandes pour se tourner vers des faiseurs de miracles, et bien malin qui peut identifier l’arnaque, la rumeur, l’effet de mode d’une réelle intention de venir en aide à son prochain. Le recours à des voies moins officielles ne garantit pas que le patient sera écouté. 

 - Pas d’accord cependant, pour focaliser les anomalies autour d’un simple problème de quelques secondes d’échange en plus. Ce serait trop simple. Le secteur de la santé est malmené, les patients sont (souvent) malmenés, les soignants (au sens large, l’écoute n’est pas un privilège du seul médecin) sont malmenés.  Et dans cette ambiance de souffrance, se produisent malgré tout, y compris à l'hôpital, de vraies rencontres, qui, outre la guérison (ou pas), réconfortent, consolent le patient, et gratifient le médecin qui peut alors pour un instant avoir la certitude d’avoir opté pour  la bonne voie en cet instant et dans sa vie




L’utilisation d’Internet faisant disparaître, à l’insu même du patient et de son médecin, la possibilité de dire les choses comme elles sont au profit de dire les choses comme d’autres les rapportent. Cela ramène de la connaissance au lieu d’entendre du vécu


*

Ce qui existe dans les hôpitaux n’est pas de la médecine, c’est la distribution plus ou moins réussie de traitements qu’on compte pour ce qu’ils rapportent à l’hôpital.








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