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Où passe l'aiguille

Véronique Mougin







  • Broché: 464 pages
  • Editeur : FLAMMARION (31 janvier 2018)
  • Collection : LITTERATURE FRA
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 208139555X
  • ISBN-13: 978-2081395558










Chère Véronique

J’avais tant apprécié votre premier roman Pour vous servir, que je n’ai pas hésité longtemps devant votre proposition de découvrir le suivant.
Ravie de faire connaissance avec l’espiègle Tomi, rebelle dans l’âme, prêt à presque tout pour ne pas tirer l’aiguille comme son père et son grand-père, ma joie s’est teintée d’une nuance verte signifiant l’inquiétude : 1933, famille juive, le début des hostilités qui fondent de toute part sur cette communauté : rapidement mes doutes ont été levés.
Pourquoi Véronique? pourquoi me faire souffrir à ce point;? Pourquoi tenter de m’enlever le peu de foi qu’il me reste envers cette humanité cruelle et dépourvue de compassion ?
J’ai donc poursuivi, un peu plus désespérée. 
La lumière est revenue, cependant, lorsque Tom et son père se recréent une nouvelle vie. Un nouveau départ , certes , mais l’ombre des souffrances passés plane sans cesse, dans les cauchemars, forgeant une carapace et un mode d’être modelé par les horreurs passées.

Et puis vous m’avez cueillie, alors que je ne m’y attendais pas (je lis le moins possible les quatrième de couv’ et les encarts), et le récit a pris tout son sens , m’arrachant toutes les larmes que j’avais retenues, au point de distinguer avec peine les dernières lignes, les plus importantes , celles qui font que je vous remercie du fond du coeur pour ce que vous avez écrit là.

Votre écriture est un enchantement, au sens propre, et nous sommes entrainés dans la ritournelle de vos phrases et nous vivons avec vos personnages : souffrant  ou heureux avec eux au gré de votre plume.

Vous ferez partie sans aucun doute des auteurs dont j’attendrais à chaque rentrée la nouvelle parution.


Un mot pour la couverture, que je trouve très réussie, sobre et évocatrice.




Ecrire, c'est beaucoup plus grave, Tomi, avait décrété Séréna, qui en la matière n'est pas objective du tout (pour la situer, c'est le genre de fille qui relit les livres. Elle parle même aux auteurs morts, dans sa tête); Quand c'est écrit ça devient vrai Tomi, et même pire que vrai : réel.

*


Je ne lirai pas notre livre, non. Je connais trop bien mon passé et je ne veux pas souffrir.

*

Bien taillés, bien finis,  pas une surpiqûre relâchée,   du sublime rien que pour vous, pour vous protéger, vous parer, vous envelopper une dernière fois dans les règles de l'art et vous laisser partir bien couvertes, que vous le laissiez enfin vivre en paix, mais cet ourlet là est impossible. Il arrive trop tard. Saison  après saison, vous revenez en lui sous une forme ou une autre et vous reviendrez toujours. Je le sais moi , par ce que je suis arrivé au bout de mon chemin et qu'à la fin des jours les vérités pénibles nous apparaissent clairement, comme surgies du brouillard nécessaire à la vie: nos fantômes sont pas jamais décousus et leur absence une pluie qui ne se suture pas,  même avec des mains d'or




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