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Un mariage anglais

Claire Fuller






  • Broché: 448 pages
  • Editeur : Stock (2 mai 2018)
  • Collection : La cosmopolite
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français
  • Traduction (Anglais) : Mathilde Bach










Ce Mariage anglais aurait tout à fait pu être américain, tant le thème des amours illicites entre une étudiante et son professeur est récurrent dans les romans d’outre-atlantique. Mais non, nous sommes bien en  Angleterre et Ingrid, qui est passée outre les avertissements de son entourage a accepté d’unir son destin à celui de Gil, un serial-séducteur impénitent, qui fut son prof de fac, jusqu’à son renvoi de l’université pour les raisons que l’on connaît, et qu’il devienne un potentiel écrivain,  autant dire que des années de galère attendent le couple.

Lorsque débute le roman, Ingrid a disparu. Sans laisser de traces, ce qui prive ses enfants d’un deuil authentifié et laisse malgré le temps qui passe l’espoir d’un retour. Gil a beaucoup vieilli, il est tombé en poursuivant une silhouette entrevue par la fenêtre, persuadé qu’il s’agissait de son épouse. C’est l’occasion pour les deux filles du couple de revenir sur ce qu’elles savent de la vie de leurs parents, ce qui sera adroitement complété par les lettres qu’Ingrid a cachées au hasard parmi les milliers de livres qui envahissent la maison où vit Gil. 

L’empathie est immédiate pour la femme qui s’est laissée séduire et a sacrifié sa jeunesse et ses ambitions professionnelles pour tenter de donner à Gil, les six enfants qu’il désirait . D’autant que la maturité lui octroie une clairvoyance sur ses erreurs passées.

Quant au play-boy qui lui sert de mari, on pourrait penser qu’il n’y a pas d’autre issue que de le détester immédiatement et pour toujours. Et pourtant non. Parce qu’on succombe aussi à son charme? Parce qu’un homme qui aime autant les livres au point de les laisser littéralement envahir  sa maison ne peut être foncièrement détestable? Parce que malgré tout il est sincère et semble être mu par quelque chose qui le dépasse et même si malgré toutes ses bonnes résolutions , il trahit conquêtes après conquêtes ses serments.

Les personnages secondaires, essentiellement les deux filles du couple sont également très intéressants : elles se sont construites chacune à leur façon dans cette famille particulière et c’est très adroitement que l’auteur en dresse le portrait à travers des échanges ordinaires.


Excellent roman qui parvient à élaborer dans la trivialité du quotidien une étude de moeurs fine et subtile, dans la droite lignée des récits  de Wilkie Collins, dont les personnages principaux sont souvent des femmes, prisonnières d’un statut social inique,  revu et corrigé version années 2000.

 #LaMèreParfaite #NetGalleyFrance





Un livre ne prend vie que lorsqu'il entre en interaction avec un lecteur. Que pensez-vous qu'il se produise dans les creux, les non-dits, dans tout ce qui n'est pas écrit? Le lecteur comble les vides avec sa propre imagination












Claire Fuller est une auteur anglaise née en 1967 qui a remporté le prix Desmond Elliott 2015 pour son premier roman Les Jours infinis. Elle a également remporté le concours de la BBC Opening Lines en 2014 et le prix de la Royal Academy & Pin Drop en 2016. 

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