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Tout ce qui nous submerge



Daisy Johnson







  • Broché: 352 pages
  • Editeur : Stock (13 février 2019)
  • Collection : La cosmopolite
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français
  • Traduction (Anglais) : Laetitia Devaux






Une histoire originale et perturbante, qui ose revisiter le mythe d’Oedipe.

Il faut un certain temps pour se familiariser avec les personnages (même le nom et le sexe ne sont pas des certitudes), les décors, les époques. L’auteur brouille les pistes à un point que l’on pourrait être tenté de renoncer. Mais peu à peu, ces personnages atypiques vous accrochent, vous attendrissent et vous donnent envie d’en savoir plus. Il est donc nécessaire de se laisser happer par le brouillard initial pour distinguer   peu à peu des trouées de lumière. 

Le fil des événements que l’on reconstitue peu à peu finit par édifier une histoire forte où se mêlent drames et bonheur, larmes et sourires. 

Les lieux sont vivants, évoluant pour leur propre compte en jouant avec le destin de ceux qui les hantent. La rivière, la forêt, allégories de nos lieux intimes?

Les personnages enfin, à la fois forts et faibles, denses et subtils, ballotés sur le courant de leur vie, suscitent une fascination puissante.



Mon estime pour le roman a donc évolué au cours de ma lecture, de la tentation d’abandon jusqu’à la séduction, celle ci liée à la force de l’histoire mais aussi à une écriture riche et poétique.

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Quand je me suis réveillée pour de bon, quelqu’un marchait dans la cabine du bateau. J’ai attrapé la pelle et je me suis exercée à l’agiter en l’air. Je suis descendue et j’ai donné un coup de pied dans la porte. J’ai entendu une respiration sifflante, un poids lourd qui se déplaçait sur le sol humide. Quand je me suis avancée, il faisait si noir que je n’ai pu voir que son flanc, ses longs bras, le sommet blanc de sa tête. Le Bonak. Il était de retour. Ce qui nous faisait peur depuis si longtemps. J’ai levé la pelle plus haut que mon épaule.

*

Le temps flûte, ça signifiait qu’il fallait laisser Sarah tranquille. Une harpie-griffonne s’appliquait à une petite bêtise, faire tomber un objet, s’égratigner, mais c’était le plus souvent utilisé, accompagné d’un cri, pour dénoncer un événement qui ne se passait pas comme prévu. Une chose confortable ou agréable, souvent douce ou chaude, c’était toudou, un mot qui venait d’une couverture que Gretel avait dans son enfance, mais qui avait ensuite été perdue. Il y avait des termes pour le bruit que faisait la rivière en différentes saisons et températures. Il comprit que si la rivière jurait, cela signifiait que le courant allait plus vite, comme si l’eau filait le long des berges ; que phoque, c’était le bruit qu’elle faisait la nuit, et grais le goût qu’elle avait le matin.





Daisy Johnson

Daisy Johnsonest une nouvelliste et romancière.
Elle a obtenu son B.A. en anglais et en création littéraire de l'Université du Lancaster, puis son master en création littéraire au Somerville College de l'Université d'Oxford.
Tout ce qui nous submerge" (Everything Under), son premier roman a été sélectionné pour le Man Booker Prize 2018, faisant d'elle la plus jeune auteure à avoir jamais figuré parmi les finalistes.
Daisy Johnson vit actuellement à Oxford.
(Source : Babelio)


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