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Les raisins de la colère

John Steinbeck







  • Poche: 640 pages
  • Editeur : Gallimard (9 mai 1972)
  • Collection : Folio
  • Existe en version numérique














Certains textes classiques exploités au cours des années studieuses, commentés, analysés, peuvent à la longue faire partie de notre culture inconsciente au point qu’après des années, l’on s’imagine à tort se lancer dans une relecture. Et avoir la surprise de parcourir des chapitres inconnus, une histoire presque nouvelle. écrite de façon très moderne, préfigurant ces romans américains qui sont maintenant un fond de commerce pour les maisons d’édition.

Le plus étonnant, c’est qu’avec le récit consacré à la famille Joad, chassée de ses terres familiales par l’industrialisation de l’agriculture, et parcourant les Etats unis d’est en ouest vers l’eldorado californien, il suffirait juste de modifier le nom des états et des villes pour se retrouver dans une réalité bien plus proche de nous,  avec la migration vers l’Europe de tous les perdants de la guerre, de la famine et de la politique économique internationale. C’est exactement le même problème : un abandon incontournable de son territoire d’origine, un voyage semé d’écueil, non loin de nombreux compagnons d’infortune, et surtout le rejet massif à destination. Car ils dérangent, ces étrangers, en loque, usés, malades, affamés, et qui ont l’impudence de réclamer du travail! Et pourquoi pas un logement et de la nourriture? On en était là dans les années qui ont précédé la seconde guerre mondiale aux USA. On en est là de nos jours en Europe.
La révolte des Okies signe les débuts du syndicalisme et de la chasse aux sorcières qu’il entraina. Steinbeck fait aussi la démonstration de la folie du système : une production de fruits cueillis par les ouvriers sous-payés et que personne ne pourra acheter . Tout le monde y est perdant.

Les personnages sont forts. Tout repose sur la vaillance de la mère, qui se bat pour nourrir la famille, qui console, guide, soutient , malgré les difficultés. Sans elle, le péril n’aurait pas abouti.

Le récit est dense, et les Joad expérimentent de nombreuses difficultés qu’ils croient toujours sur le moment être le pire du pire. Et pourtant… On se doute de l’issue d’une telle entreprise, même si l’auteur clôt le roman sur une magistrale scène finale, que John Ford n’a pas repris dans le film réalisé en 1940 (de même que le scénario du film est une sorte de puzzle des différents épisodes relatés dans le roman).



Donc , à lire ou à relire, tant le thème est d’actualité.



Déjà l'écriture, il aime pas ça. J'ai idée qu'ça lui fait un peu peur. A chaque fois que Pa a vu de l'écriture, y a toujours eu quelqu'un qui lui a pris quelque chose.

*

La dernière fonction de l'homme , claire et bien définie...muscles soufrant du désir de créer au-delà des nécessités individuelles ...voilà ce qu'est l'homme.









John Ernest Steinbeck, Jr. (en anglais : [ˈstaɪnbɛk]1), né le  à Salinas et mort le  à New York, est un écrivain américain du milieu du xxe siècle, dont les romans décrivent fréquemment sa Californie natale.
Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1962.


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