Abonnés

Affichage des articles dont le libellé est Nouvelles. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Nouvelles. Afficher tous les articles

Le bûcher des illusions ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Frédéric Brunnquell













Ces sept nouvelles mettent en scène des personnages du quotidien, des contemporains , qui ont pour point commun d’être abimés par la vie qu’on leur impose. Difficultés financières liées à des emplois précaires, que la moindre maladie fait sombrer, ou au déséquilibre d’une famille qui se disloque, régression sociale avec la menace de la rue, toutes ces impasses les conduisent à une révolte qui peut se traduire par une occupation de ronds-points, à l’adhésion à un syndicat ou à des choix politiques qui les bercent de nouvelles illusions en pointant du doigt les supposés responsables encore plus miséreux qu’eux.


On y rencontre aussi des femmes épuisées par leur vies multiples, par démission ou du fait du métier du conjoint toujours absent.


Le leitmotiv de ces nouvelles est le désabusement, la perte de l’espoir. 


Dans un siècle, le recueil pourrait être un témoin fidèle de ce qu’était la vie des français,  ceux qui font marcher les affaires d’une économie qui ne les fait pas bénéficier de son profit. Un témoignage social riche d’authenticité. 


196 pages Albin Michel 30 Août 2023




Frédéric Brunnquell



Frédéric Brunnquell est auteur réalisateur de films documentaires.


Il a commencé sa carrière à Radio France, puis a été pigiste une dizaine d’années au cours desquelles il a écrit cinq ouvrages.

Il a travaillé 12 ans comme grand reporter à l'agence de presse Capa où il a réalisé de nombreux reportages en France et dans le monde. À Capa, il est également l'auteur et le réalisateur de plusieurs documentaires primés dans de nombreux festivals.










Petit déjeuner chez Tiffany ⭐️⭐️⭐️

 Truman Capote












Premier texte du recueil de quatre nouvelles, Petit déjeuner chez Tiffany met en scène un personnage extravagant qui illumine la narration par sa liberté de penser et  son originalité. Holly Golightly vit sa vie sans scrupules, sans contraintes, avec une grande faculté d’adaptation, héritage d’une jeunesse  bousculée. Holly est une jeune femme fantasque et incontrôlable, qui cache sous son apparente légèreté des blessures profondes. 

A la fois séduit et intrigué, le narrateur tombe sous le charme de cette voisine encombrante. Et tente de comprendre qui elle est.


La lecture est à l’image du personnage, inspirant une fascination que l’écriture sait parfaitement exercer. Le propos  peut paraître léger mais porte pourtant les stigmates d’une société où le règne de l’apparence masque une réalité beaucoup plus sombre. 


Découverte de cet auteur, qui incite à explorer son univers.


Un problème cependant avec la traduction, qui laisse passer des phrases comme : « j’avais été au cinéma », ou d’autres constructions de phrases qui auraient pu être plus simples.  



192 pages Gallimard 1973

Traduction (Anglais) Germaine Beaumont

Club de lecture des Râleuses 






Quand j'arrivai à la station j’achetai un journal, et lisant  l’ information jusqu'au bout, j'appris que la jeune épouse de Rusty était une belle cover-girl, originaire de l’Arkansas, Margaret Thatcher Filzhue Wilwood. Mag !


*


On m’abandonna aux  bibliothèques dont plus de la moitié des ouvrages avait trait aux chevaux et le reste au baseball. Le vif intérêt que je feignis pour  "le cheval et comment en parler" me procura des occasions personnelles suffisantes pour étudier les amis de Holly.




Truman Capote


Truman Capote (1924-1984) est un écrivain américain romans, Nouvelles, reportages, portraits, récits de voyages et souvenirs d’enfance.


Première personne du singulier ⭐️⭐️⭐️

 Haruki Murakami










Recueil éclectique, et c’est bien normal puisque la compilation de ces nouvelles s’est faite a postériori, rassemblées après avoir été publiées sur différents supports. Le point commun est cependant évoqué dans le titre, puisque l’auteur rapporte ici des histoires qui l’ont touché personnellement et elles sont en effet écrites à la première personne du singulier.


Elles ont faites de rencontres, plus ou moins originales, parfois au confins du réel, avec ce flou que Murakami sait si bien évoquer. Rencontres ratées, imaginaires, perturbantes, elles ont marqué le parcours de l’auteur, ou sont au moins présentées comme cela. Difficile de percevoir leur genèse, et la part de réel qui les a fait naitre de l’imagination fertile de Murakami.


Femme laide, singe parlant, mais aussi spectre de Charlie Parker, ou échanges furtifs sans lendemains et pourtant encore présents en mémoire des décennies plus tard, la galerie de personnages est variée.


On reconnait sans aucune hésitation ni surprise le style de l’auteur de Kafka sur le rivage et la lecture est agréable, d’autant que le genre particulier de la nouvelle laisse rarement totalement sur la touche le lecteur qui pourra passer rapidement sur des textes moins attractifs.



Merci à Netgalley et aux éditions Belfond


Belfond 20 janvier 2022 150 pages

#HarukiMurakami #NetGalleyFrance







Boire une bière avec un singe et discuter avec lui, c'était plutôt une expérience des plus baroques. Et quand ce même singe vous confiait que ses pulsions sexuelles (ou son amour) le poussaient à voler des noms de femmes, ce n'était plus seulement intéressant, mais carrément loufoque.


*


Ces choses-là arrivent parfois, lui dis-je. des événements inexplicables, illogiques, mais qui parviennent pourtant à vous bouleverser. Quand ils surviennent, je crois que nous devons juste fermer les yeux, ne penser à rien et les laisser passer sans  rien faire. Comme si nous glissions sur une énorme vague.







Haruki Murakami est un écrivain japonais, né en 1949.Haruki Murakami a reçu plusieurs prix littéraires comme le prix Yomiuri Literary Prize, le prix Kafka 2006, le prix Jérusalem de la liberté de l’individu dans la société en 2009.


Murakami divise son œuvre en six catégories : les romans longs, les romans courts, les nouvelles, les traductions, les essais et les enquêtes. 


Canoës ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Maylis de Kerangal




  • Éditeur ‏ : ‎ Verticales (13 mai 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 176 pages









Sept nouvelles et une novella composent ce recueil, dont le fil rouge décline le thème de la voix. On y retrouve aussi avec une savante manière  de les insérer dans le texte autant de canoës que de nouvelles !


Ça commence avec les retrouvailles de deux amies, l’une d’elle cherchant ce qui a pu changer chez l’autre, quelque chose de ténu mais de net…


Suit la novella qui conte les efforts d’adaptation d’une française immigrée au pays de Buffalo Bill. C’est presque la trame d’un roman, le squelette d’une histoire plus consistante. 


Puis l’histoire de deux sœurs qui captent les voix pour des desseins obscurs.


Marquante aussi la nouvelle qui traite de ces voix sur les répondeurs qu’on hésitera si longtemps à effacer après que la personne a disparu. 


Toutes ces tranches de vie ont pour point commun , hormis le thème, vaste, une écriture très travaillée, au pouvoir quasi hypnotique, au risque de perdre le fil.


Mais ça marche, on est pris par la magie des textes et on se laisse emporter par la narration.


Quelle chance d’avoir pu entendre trois de ces nouvelles, lues par l’auteur et accompagnées par deux musiciens fabuleux aux Correspondances de Manosque !





J'attendais que le temps passe, renversée dans un fauteuil de dentiste incliné en position horizontale, les yeux perdus sur le faux plafond de polystyrène, les pieds en l'air, et mordais dans une pâte à base d'alginate au goût de fluor qui durcissait contre mes dents. Le tohu-bohu du boulevard me parvenait de loin, la jeune praticienne debout derrière moi faisait tinter les ustensiles sur la paillasse et je pistais un filet de musique orientale dans ce petit chaos primitif pendant que s'accomplissait la prise d'empreinte. J'avais donc la bouche pleine et me concentrais pour ne pas déglutir, quand la dentiste s'est approché de moi pour me tendre sous les yeux son portable : regardez, c'est une mandibule humaine du mésolithique, on l'a trouvé dans le 15e, rue Henri-Farman, en 2008.

*

Je suis allongée dans l'herbe, les bras en croix les yeux au ciel. Je vais bientôt être interrogée, il va falloir que je rassemble les faits, que je décrive ce qui a eu lieu, que je raconte. Il neige à présent, de gros flocons voltigent en silence dans l'atmosphère, ils tourbillonnent au moindre souffle, les premiers si fragiles, si délicats, qu'ils s'évaporent à l'instant de se poser sur le macadam. Tout sera bientôt recouvert. Je me souviens que Dino est resté dans la Mustang, tout comme ce petit carton où j'ai emballé dans du papier bulle un bol que j'ai tourné ici.

*

Je tends le bras entre les herbes chaudes qui piègent les détritus, mes doigts forment la pince primitive – une pince soupçonneuse, vaguement dégoûtée –,la prairie bourdonne, une odeur âcre émane du sol, entêtante, une humidité de paillasse cuite. Je collecte les allumettes carbonisées et les épingles à cheveux, une boucle d'oreilles, une taie d'oreiller, un prospectus pour louer des canoës à la rivière, un couteau cassé et une plaquette de pilules contraceptives, une peau de banane, une coque de téléphone portable, des carcasses de poulet – des ossements lisses, blanchâtre  si parfaitement rognés qu'on les dirait régurgités de la gueule d'un renard.




Maylis de Kerangal est une écrivaine française née en 1967. Elle publie son premier roman Je marche sous un ciel de traine en 2000.



Presqu'îles ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Yan Lespoux




  • Éditeur : Agullo (21 janvier 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 184 pages
  • Première sélection Prix Orange








Ce recueil de nouvelles a pour décor le Sud-Ouest, ce Sud-Ouest rural fier de son appartenance, qui cultive le rejet du Bordelais, déclinaison du parisien.


 «  Le Parisien, c’est une sorte de bordelais; D’ailleurs parfois, c’est même un                 Bordelais. C’est juste qu’on dit que c’est un Parisien parce que c’est plus pratique et que ça permet de ne pas le confondre avec le Bordelais qui habite là toute l’année, même s’il est de Bordeaux »


 Et il suffit d’un séjour ne serait-ce que quelques mois hors du terroir, pour être assimilé à ceux qui ne sont pas d’ici…


Cette communauté fluctuante s’ancre autour de traditions dont les  origines ne sont même plus  identifiables. Qui a commencé à surnommer ? Qui n’a pas un coin de forêt considéré comme personnel et non transmissible même sur son lit de mort ? Et les histoires de chasse !


La présence de la nature agrémente les textes, entre mer et forêt, menacées l’un et l’autre par l’évolution inéluctable. 


Les textes sont courts et reliés entre eux par un fil rouge  flottant, entre chauvinisme et liens profonds qui unissent  les personnages. On découvre avec beaucoup de plaisir ces extraits de vie, qui même s’ils sont géolocalisés sans ambiguïté, pourraient se décliner à l’infini sur notre territoire, puzzle d’un nombre indéfini de microcosmes revendiqués.


Très agréable moment de lecture. 




Il y avait ce voisins qui, quelques fois par an, s'arrêtait à la maison parce qu'il était trop ivre pour pédaler jusque chez lui. Il n'avait jamais eu le permis de conduire, ce qui lui avait évité l'humiliation de le perdre, et son vélo était son plus fidèle ami.

*

"Ah ! Le premier noyé la saison ! »
Cette phrase, depuis tout petit, je l'ai entendu, comme il convient, une fois par an. Au moins. Parfois, on oublie qu'il y en a déjà eu un avant. C'est ce qui arrive quand le premier noyé de la saison est vraiment précoce. Tellement précoce qu'il est même délicat d'affirmer que la saison a commencé. Entre janvier et mars disons… Avant l'équinoxe  de printemps en tout cas.

*

Dans mon rêve, mon grand-père se tenait à mes côtés. Deux doigts au coin des lèvres, il siffler son chien qui venait de partir en courant après un lapin. J'avais beau chercher, je ne voyais ni le chien ni le lapin et je me sentais terriblement impuissant. Alors mon grand-père posait une main sur mon épaule et, de l'autre, m'indiquait un espace vide, une espèce d'immense pré, écrié : « Le voilà ! Le voilà ! »





Yan Lespoux est né en 1977. Il a grandi dans le Médoc. Il enseigne l'occitan à l'Université Paul Valéry-Montpellier 3. Presqu'îles est son premier recueil de nouvelles



Indice des feux ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Antoine Desjardins





  • Éditeur : La peuplade (21 janvier 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 342 pages




Un recueil de nouvelles à garder à portée de lecture, pour de temps à autre s’imprégner à nouveau de l’ambiance particulière de l’un ou l’autre texte.


Ce sont sept textes, très différents les uns des autres, dans leur longueur, le style d’écriture (ne pas s’effrayer par le joual de la première nouvelle, elle offre un exotisme transitoire, dont il faut profiter avec décontraction), les personnages variés de l’enfant au vieillard, des femmes et des hommes, aussi divers que les passants sur un trottoir, même si à chaque fois le narrateur est masculin. Mais  derrière les différences, un leitmotiv, un bilan sans appel, un requiem pour une humanité prise aux pièges de son incurie.


Et malgré tout, de l’espoir derrière le chant funèbre, car chacun des personnage imagine ou met en oeuvre des solutions, à son échelle, mais avec conviction. (Sauf peut-être dans la première nouvelle, faute de possibilité pour l’enfant malade d’agir, sinon en exprimant sa colère contre l’injustice  de son sort) .


C’est lumineux, autant que la couverture, malgré l’inéluctable. D’ailleurs à y bien regarder, sur cette couverture, on peut y ressentir  la brûlure d’un soleil non filtré, la sécheresse d’un arbre assoiffé, et la montée des eaux . 



J’ai aimé chaque texte, et eu l’impression de lire autant de romans, tant il en ressort à chaque fois une puissance narrative qui vous attire au delà des mots. 







Je vomissais pas très souvent, mais je me sentais complètement, profondément, terriblement vidé. Les batteries à plat. Non. Mettons, les batteries fondues + la porte des batteries pis les petits springs arrachés + le lapin Duracell assassiné pour en faire des pantoufles. Mal chié


*




 Le parfum subtil et délicat de la terre, des arbustes et des fleurs gorgés de rosée, dont je raffole depuis l'enfance, s’est immiscé dans mes narines. Plutôt que de me détendre comme à son habitude, l’odeur m'a retourné l'estomac. J'ai dû payer le prix pour chaque verre, chaque shooter avalé la veille et, avec le taux d’intérêt, l'addition était loin d'être réglée.


*



Bientôt, un autre phoque prenait sa place. Puis un autre remplaçait le précédent, et ainsi de suite. Un moment d’apesanteur, survolant la notion de temps sans même l'effleurer. À la vue de ces quelques têtes luisantes portée par les vagues, mon cœur creusait doucement ma poitrine pour s ‘y terrer comme dans un nid. Une grâce bouleversante émanait de cette scène. Ému, j’enviais  les phoques, la lenteur de leurs dérives, leur accord avec les cycles et  les éléments, la simplicité de leur existence nomade.


*


Angèle, c'est une amante de la nature en version dure à cuire. Elle a le cœur aussi large que sa grange, l’oeil vif des passionnés, la hargne et l'esprit guerrier des derniers insoumis. Quiconque, à Saint-Édouard, a déjà eu à en découdre avec elle vous le dira : si ma tante a quelque chose en tête, il vaut mieux se passer de son chemin.






Né au Québec en 1989, Antoine Desjardins est enseignant et écrivain. Indice des feux est son premier livre. 







Ça n'arrivera pas ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Nicolas Beuglet







28 pages 
Éditeur : XO EDITIONS (25/11/2020) 

Existe en version numérique

#Çanarriverapas #NetGalleyFrance




















C’est court et glaçant.


 On est dans l’anticipation, mais proche. Quelques mois tout au plus. L’épidémie a eu des conséquences dramatiques sur notre vie quotidienne, accélérant vraisemblablement un processus déjà en marche, à savoir la montée des régimes totalitaires. Toujours est-il que les deux personnages principaux, père et fille, font partie des rebelles, refusant de se faire vacciner. Non par conviction sectaire, tous les autres vaccins existant et recommandés ont été faits, mais parce que celui-là est un prétexte pour restreindre le champ des possible : fréquentation des milieux d’enseignement, travail, déplacements , tout est compliqué si on n’a pas l’appli et le certificat de vaccination. 


C'est une version très noire et pessimiste des évolutions possibles de cette année déstabilisante, unique si l'on considère l'origine de tout ce bazar, mais ils eut bien d'autres périodes dans la vie des humains où tous les repères étaient à reconstruire (je pense aux périodes de guerre en particulier). Ce qui est singulier cette fois, c'est que la planète entière est impliquée, et cet aspect là n'est pas du tout pris en compte. Quant au mode de gestion et de contrôle des faits et gestes de la population, cela existe déjà dans certains pays. 


L’année qui vient fera la part des choses, et nous révélera si l’auteur est un visionnaire ou un parano complotiste….


Merci à Netgalley et à XO Editions.




Je sais que ce n'est pas ta faute, mais tu te souviens, quand on nous a obligés à mettre un masque à l'école, tu m'avais dit que ça ne durer qu'un ou deux mois… Et puis c'est devenu obligatoire toute l'année et, quand on le mettait  sous le nez on était puni et on nous disait  qu'à cause de nous les gens allaient mourir. Tu m'as dit que là aussi, ça allait finir par se calmer, tu te souviens?




Nicolas Beuglet
est romancier et scénariste.


Il a été présentateur, rédacteur en chef et directeur artistique en télévision (M6).

En 2011, il a publié un premier roman, "Le premier crâne", sous le nom de Nicolas Sker.

"Le cri" (XO éditions, 2016), son deuxième roman, est lauréat du Prix du Polar des Petits Mots des Libraires, du Prix du Roman Populaire et du Prix Nouvelles Voix du Polar 2018, catégorie roman français (Pocket).










Le plus noir des crimes ⭐️⭐️⭐️

P.D. James 




  • Broché : 72 pages
  • Existe en version numérique
  • Éditeur : Fayard (4 novembre 2020)
  • Langue : Français
  • Traduction (Anglais) : Anne Durban
  • #Leplusnoirdescrimes #NetGalleyFrance




Cet inédit d’une grande dame du polar, P.D James, est publié alors que l'on célèbre le centenaire de sa naissance.

C'est  une nouvelle d’une vingtaine de pages. 


Un ex-souffre douleur voue une haine féroce au cheffaillon de ses années de collège, qui lui accordait parfois ses faveurs pour mieux l’humilier. Des années plus tard, le tortionnaire  à qui tout réussit, continue à parader entouré d’une cour d’admirateurs cupides. Mais l’heure de la vengeance a sonné, le crime parfait est programmé.


Au terme de cette nouvelle, qui malgré sa brièveté, contient tous les ingrédients d’un bon suspens, on découvre un essai de l’auteur, sur ce qui fait un bon polar. Elle y évoque les grandes dames du genre, Dorothy L. Sayers, Margery Allingham et Ngaio Marsh, sans oublier la reine du genre  Agatha Christie.


Suivent une évocation des principaux ouvrages avec un résumé et leur référence.


C’est intéressant quand on connait et apprécie l’auteur et son oeuvre, mais c’est aussi une mise en bouche qui peut donner envie de la découvrir . Ses polars offrent toujours une intrigue complexe tout en proposant l’exploration minutieuse d’un milieu social  et une bonne étude psychologique des personnages. 





Lorsque vous lirez ces mots, je serai mort. Depuis combien de temps, ça je ne peux pas le dire. Je vais déposer ce document dans la chambre forte de ma banque avec pour instruction de l’expédier le premier jour ouvrable après mon enterrement au journal qui aura le plus gros tirage à ce moment-là. Je n’ai qu’un seul regret : je ne serai plus présent pour savourer ce triomphe rétrospectif. Mais c’est sans importance. Je le savoure chaque jour de ma vie. J’aurai accompli ce que je m’étais juré de faire à l’âge de douze ans, et le monde en sera informé. Cela ne passera pas inaperçu, croyez le bien.

*

« Plus que tout autre sujet, la mort semble fournir à l’esprit anglo-saxon une intarissable source de plaisirs innocents. » C’est ce qu’écrivait Dorothy L. Sayers en 1934. Bien entendu, elle pensait au meurtre ; toutefois pas aux meurtres sordides, malpropres et quelque fois pathétiques de la vie réelle, mais aux histoires bien plus élégantes et mystérieuses concoctées par les auteurs de romans policiers. De plus, si l’on en juge par la popularité universelle du genre, les Anglo-Saxons ne sont pas seuls à partager cet enthousiasme pour le plus noir des crimes. Du Groenland au Japon, des millions de lecteurs se sentent tout à fait chez eux dans le sanctuaire étouffant de Sherlock Holmes au 221B Baker Sreet, dans le charmant cottage de Miss Marple à St Mary Mead et dans l’élégant appartement de Lord Peter Wimsey2 sur Piccadilly. Rien de tel qu’un puissant mélange de mystère et de violence pour unir l’humanité entière.





           




Phyllis Dorothy James dite, P. D. James, née le 3 août 1920 à Oxford et morte le 27 novembre 2014 dans la même ville, est une écrivaine britannique notoire, autrice de romans policiers. 


Article le plus récent

Ce que la vie a de plus beau ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Articles populaires