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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Harper Lee







  • Poche: 447 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche; Édition : Le Livre de Poche (23 août 2006)
  • Collection : Littérature & Documents
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2253115843
  • ISBN-13: 978-2253115847









A l’origine de ce choix de lecture, c’est le nombre de lecteurs enthousiastes depuis cinquante ans plus que le nombre de ventes, pâle reflet d’une véritable valeur (certaines « nuances » récentes en sont le témoin). Ne pas l’avoir lu laisse l’impression d’être passé à côté de quelque chose.

Et quand on l’a enfin lu? D’abord , on a passé un très bon moment. Les pages se sont tournées toutes seules, la gentille histoire de jeunes enfants attendrissants virant peu à peu à l’angoisse avec une intensité dramatique croissante bien calculée.

Puis viennent les questions. Pourquoi apprécie-t-on ce roman? 

Certes le sujet est accrocheur : le racisme latent ou patent dans ces régions où l’esclavage a laissé des stigmates indélébiles,à une époque où le ségrégationnisme ajouté à la crise crée des tensions sociales. Mais on a vu mille fois le sujet traité depuis la Case de l’oncle Tom jusqu’à la Couleur des sentiments de Kathryn Stockett. 

Alors est-ce le point de vue adopté par l’auteur, qui prend le parti de donner la parole à une enfant vive, intelligente et pugnace, et qui rappelle beaucoup Tom Sawyer? Il est vrai que l’on tombe rapidement sous le charme : cette petite est un condensé de Tom Sawyer, Holden Caulfield de l’Attrape-coeurs et de la Sophie de la comtesse de Ségur. Sa personnalité frondeuse met en valeur les travers de la bourgeoisie blanche aisée dont elle est issue : carcans de préjugés et crainte des ragots créent des codes de conduite inaccessibles pour une enfant futée. Cela permet aussi de faire passer l’ambiance un peu manichéenne de l’ensemble : le bien et le mal occupent des sphères bien individualisées dans un esprit enfantin.

C’est sans doute la manière adroite de mêler le décor et la psychologie des personnages qui est à l’origine de cette réussite, ainsi que le message politique délivré.

Il en ressort enfin un caractère un peu désuet, qui ne manque pas de charme. Un romancier américain contemporain en aura fait un pavé de 900 pages et l’on aurait sans doute rien ignoré de l’histoire de cette famille,. En épilogue, Scout aurait épousé Dill et l’on aurait enfin pu démêler le vrai du faux de ses affabulations .








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