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Numéro 11

Jonathan Coe






  • Broché: 448 pages
  • Editeur : Gallimard (3 octobre 2016)
  • Collection : Du monde entier
  • Langue : Français
  • Traduction (Anglais) : Josée Kamoun
  • ISBN-10: 2070178390
  • ISBN-13: 978-2070178391











L’auteur de Testament à l’Anglaise signe là un bel opus, avec des personnages imposants, hauts en couleurs, qui ornementent la trame narrative de leurs richesses personnelles.
Le récit est contemporain et couvre une période relativement courte de la vie de deux amies, Rachel et Alison. Enfants , elles ont partagés des frissons de plaisir en construisant des fables destinées à se faire peur : il suffit d’une maison -volière, habitée par une femme  originale pour que l’imagination des enfants prenne le pouvoir sur l’observation. 

Le temps passe et les jeunes filles se perdent de vue. concours de circonstances ou aléas de la vie.Le focus s’élargit sur l’entourage et les mésaventures de Val, la mère d’Alison vont alimenter la narration. Cette ancienne chanteuse (elle a eu  une courte période de gloire) rejoint une équipe engagée dans une émission de télé-réalité. Même lorsqu’on ne se fait aucune illusion sur la construction de ces parodies de la réalité, destinées à un public de gogos, cela fait froid dans le dos.

A la fin de ces études littéraires, Rachel trouve un emploi de répétitrice dans la famille Winshaw (voilà le lien avec Testament à l’anglaise), une famille pour laquelle on hésite entre la perversion (par l’argent), la bêtise, ou la pathologie psychiatrique. La jeune femme est d’autant plus déstabilisée que des phénomènes étranges se produisent.

Le titre se justifie par les allusions itératives au chiffre 11, qui permet sans le nommer de faire un état des lieux de l’Angleterre , gérée depuis Downing Street. Culture privée de financements , presse à scandale, accès aux études supérieures, évasion fiscale, c’est une peinture au vitriol que nous propose Jonathan Coe. Sans oublier les effets secondaires de la technologie. 

Une remarque pour la traductrice ou pour le chef de fabrication : ce sont les bernacles et non les bernaches (qui sont des oies migratrices) qui s'attachent aux rochers.


Tous ces sujets denses, graves sont abordés avec l’humour bien anglais de l’auteur, qui flirte même cette fois avec le fantastique, pour produire un récit extrêmement plaisant à lire, avec à la fin, l’envie de se plonger dans les aventures des Winshaw.


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