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La Roche

Martin Lichtenberg 











Il faudra quelques pages pour s’accoutumer au décor si étrange. Une île qui sombre, divisée en deux entités, qui abritent les Rocheux ou les Rocailleux, sous la houlette d’avant-gardiens zélés. Tous rêvent d’un ailleurs, d’un aller simple pour la Capitale, octroyé parcimonieusement  aux plus méritants, que l’on ne revoit jamais … Ont-ils trouvé là-bas les promesses entrevues ? Pourquoi la fouisseuse s’obstine t-elle à chercher les traces de son amour, parti vers cet éden douteux ? 


Loo et son père tentent de comprendre les dessous de ce qui ressemble à une machination, et les explorations interdites d’un jeune musicien viendront conforter les soupçons. 


Cette fable moderne, qui surfe sur l’écologie et la politique fiction est portée par une écriture magnifique (néologismes superbes, allitérations, rythmes du phrasé, c’est un régal pour les amoureux des mots et de la langue), est un remarquable premier roman.  



384 pages Héloïse d’Ormesson 18 janvier 2024









Là juste en dessous de moi, mille paires d'ailes au moins luttent contre la bise et semblent m'inviter. Je dois halluciner. Ça y est, je vrille, j'ai le fluide qui part en sucette et les calots qui se perdent dans un imaginaire salvateur. Je cligne des yeux à m'en faire des pattes d'oie, et je fredonne un truc pentatonique, histoire d'accompagner le mirage.


*


Elle a repris connaissance il y a quelques heures. Elle est encore à l'idée, sous tubeuse de conservation mais son fluide n'est pas endommagé. Les corpomestres s'occupent d’elle.


*


Autour des carcasses de bateaux, bâtard, je déambule baba, la bouche béante et bute, quoi ? C'est quoi ces carcasses crevées qui claquent et craquent ? Des drôles de doyens sur la grande esplanade, déchus. Moi, je veux gueuler, être l'un d'eux, figer, faire, ou filer, flamber fournaise, fier sur la roche, fort de son fluide. Mais gare à toi, garçon, la garde à des plans gores, pour ta trogne, et elle cherche à chasser les chaudards dans ton style. Infinité de sbires livides et… noircis ? Débiles ? Stupides ? Tipi, midi ou riquiqui ? Merde. 

Pour la poésie, on repassera.




Martin Lichtenberg




Né à Paris en 1996, Martin Lichtenberg a suivi des études de cinéma, avant d’écrire ce premier roman. Il partage aujourd’hui sa vie entre la littérature, son travail de régisseur sur des tournages et son goût du voyage. 


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