- Broché: 304 pages
- Editeur : GALLMEISTER (3 janvier 2017)
- Collection : Nature Writing
- Existe en version numérique
- Langue : Français
- Traduction (Anglais) : Josette Chicheportiche
- ISBN-10: 2351781422
- ISBN-13: 978-2351781425
Sous des airs de science fiction, c’est plutôt une robinsonnade que nous propose avec beaucoup de talent Jean Hegland. Certes, il n’y a pas la mer, mais l’environnement hostile et l’isolement total du reste des humains (s’il en reste) recrée les conditions d’une vie insulaire.
On sait que des événements graves se sont produits peu à peu, (épidémies ?, catastrophe économique, on en sait trop rien et ce n’est pas le sujet) , ruinant l’organisation, qui après coup apparaît bien précaire, de nos institutions. Fin de la distribution d’électricité, fin des communications, des sources d’énergies fossiles, fin de toute activité commerciale, Nell, Eva et leurs parents sont contraints de vivre en autarcie à l’orée d’une forêt. Quatre, trois puis deux, c’est bientôt seules qu’Eva et Nell vont gérer leur existence, pour assurer leur survie.
Frugalité, utilisation des moindres objets qu’avait amassés leur père (au cas où….), jardinage, les deux jeunes filles ne renoncent cependant pas à leurs rêves, la danse ou Harvard. Malgré les contrainte de plus en plus exigeantes, l’une étudie et l’autre s’exerce à la barre.
Le moindre objet récupéré devient une ressource, et c’est grâce à un carnet vierge que Nell utilise pour noter ses états d’âme et ses projets , autant que ses souvenirs que nous sommes conviés à partager son intimité.
C’est avec beaucoup de pudeur que l’auteur analyse la relation fusionnelle et sensuelle qui se construit entre les deux soeurs. Le désir a ses exigences et s’accommode avec la réalité.
La qualité de la narration est excellente, le ton est juste, et permet une communion sans réserve avec les propos de la jeune narratrice.
Un petit bémol pour la fin (que je tais, bien sûr). Certes il n’est pas simple de se sortir de se genre de récit mais ici on sombre un peu trop dans la métaphore
Enfin, ce roman aux allures post-apocalyptique ne doit pas rebuter les anti-science-fiction. Les circonstances qui sont à l’origine de ce huis-clos tragique ne constituent qu’un prétexte, pour un magnifique récit, qui ne tombe pas dans le piège d’un message moralisateur, tout en pointant bien du doigt la précarité des artifices qui nous permettent aujourd’hui de profiter d’un environnement confortable sans effort.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire