Un verre couleur de temps

Sophie Nicholls

• Broché : 288 pages
• Editeur : Préludes (6 novembre 2019)
• Collection : LGF PRELUDES LI
• Langue : Français
• Traduction (Anglais) : Michelle Charrier

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Ella part pour Venise, en laissant sa fille de trois ans aux bons soins de sa grand-mère. En quête d’inspiration, elle se laisse captivée par le charme de la cité lacustre, alors qu’elle fait la connaissance de l’énigmatique Cato, ex-amant de Valentina, la soeur de son père. Et puis, histoire dans l’histoire, à partir d’un portrait qui présente une étrange ressemblance avec Valentina, nous est conté le destin d’Augusta Franzi, fille d’un commerçant du XVIIè siècle, amoureuse d’un souffleur de verre. C’est cette histoire qui justifie le titre. 

Les récits se mêlent, et sans doute aurait-il fallu lire les autres tomes de cette série, pour pouvoir s’y retrouver et apprécier les relations entre les personnages, que j’ai eu du mal à bien identifier. 

Pas vraiment d’affinité avec les personnages, qui m’ont paru manquer de relief. Le récit m’a ainsi paru bien long, malgré le nombre modeste de pages. 

Reste le charme de Venise, que l’on apprécie et encore plus celui de la petite île de Murano et ses façades colorées. Mais ce n’est pas suffisant pour créer l’accroche. 

Un rendez-vous raté, malgré la jolie couverture attractive, vraisemblablement dû à la méconnaissance des autres tomes de cette série. 

La robe chatoyante, rouge, ocre et bleu, scintillait et ses perles minuscules clignaient comme autant de petits yeux. Lorsque je l’ai dépliée entièrement, le tissu a pétillé et crépité contre moi.

J’ai drapé les amples manches sur mes épaules avec l’impression que mamma n’était pas repartie pour la Californie. Elle était toujours là, à la maison, dans les couleurs et l’étoffe plaquées contre mon corps.

Quand j’ai lentement inspiré en caressant la jupe jusqu’à l’ourlet, j’ai senti sa présence dans le moindre point, le soin porté à la coupe et à l’assemblage des panneaux.

« Étoile, a dit Grace en suivant d’un doigt menu les motifs du tissage. Étoile, mamma… Là. Et là. Oiseau, mamma, oiseau ! »

Je me suis alors aperçue que le bas des manches était brodé d’ailes qui battaient et miroitaient aux mouvements du tissu, ellipses rubis et émeraude, fils si adroitement cousus qu’ils évoquaient des plumes.

*

Bryony plongea en fredonnant la cuiller dans le sucre, agrémenté de vanille aux gousses noires collantes et de lavande aux fleurs minuscules. Elle en avait cueilli les longues tiges pointues à la fin de l’été précédent puis les avait laissées sécher au soleil, sur l’appui de sa fenêtre, et savourait à présent l’odeur du sucre parfumé, idéal pour les petits biscuits à la lavande qu’elle aimait servir avec les infusions à la rose ou à la menthe.

Sophie Nicholls est une poétesse et romancière anglaise.