- 224 pages
- Editeur : Allary (25 août 2016)
- Existe en version numérique
- Langue : Français
On ne peut pas dire que le narrateur soit une figure attractive : c’est le type même du loser qu’on a envie de ne pas rencontrer.
Pourtant au début du roman , il semble décidé à « s’y mettre », à changer sa vie. Mais on comprend vite que renoncer à l’alcool n’est pas à l’ordre du jour, et que sa philosophie de la vie se résume à des brèves de comptoir, proférées par un cerveau embrumé.
La vulgarité de ses propos le classe sans état d’âme dans la catégorie gros beauf, et pire gros beauf qui s’ignore.
C’est une descente aux enfers qui s’annonce puisque lorsqu’il trouve un moyen de subsistance autre que les maigres émoluments du RSA, c’est dans le proxénétisme amateur, sous prétexte de protéger deux jeunes femmes de son entourage, qui lui assurera un revenu très correct!
Et malgré tout, on reste accroché au récit, un peu par curiosité, pour voir jusqu’où ce triste personnage ira dans la bêtise.
C’est l’écriture qui sauve le texte, et les qualités d’observation et de restitution du personnage.
De l’humour aussi, qui fait parfois rire un peu jaune.
A suivre pour confirmation ou pas.
Je me suis rendu compte qu'elle était un peu plus grosse que ces photos ne le laissaient présager, mais je n'étais pas en droit de critiquer. Et puis, je ne suis pas du genre à dégrader les gens sur leur physique ou autre. Enfin bon, il y avait quand même facile 15 kg de plus que ce que suggérait la photo de son profil, prise dans la pénombre et en habits de ski. L'art du camouflage dans toute sa splendeur. Ça ne paraît pas, mais 15 kg, c'est le poids d'une petite table basse. Et quand une personne avale une table basse, on le remarque, croyez-moi. Je ne me suis pas démonté pour autant, ce n''est pas le genre de la maison. Après une brève inspection mutuelle on est allé prendre un godet dans un bar, vers Rambuteau.
*
- J'en ai pour une brique d'indemnités si on se sépare à l'amiable. Je peux pas me le permettre, Fred, pas en ce moment.
Ouais, je m'appelle Fred. Bon, bah, j'ai été viré pour faute grave. Je ne suis pas du genre à faire chierle monde. En plus on m'avait dit que je pouvais garder mon tablier si je voulais. Dans la vie, faut que ce soit donnant-donnant. On ne peut pas toujours recevoir et ne rien filer en retour. Ne pas faire chier au sujet des indemnités, c'était ma manière de filer en retour. Et je gardais le tablier.
"Je vais m’y mettre" est son premier roman.
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