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Still Alice (L'envol du papillon)

Lisa Genova








  • Broché: 357 pages
  • Editeur : Presses de la Cité (20 mai 2010)
  • Langue : Français
  • Traduction (anglais): Nathalie Mège
  • ISBN-10: 2258079632
  • ISBN-13: 978-2258079632
  • Existe en version numérique









Paradoxalement, ce roman qui illustre la perte de la mémoire  risque bien de laisser de profondes traces dans celle du lecteur. Beaucoup plus angoissant qu’un thriller, dont on sait bien qu’une fois la dernière page tournée, la vraie vie viendra chasser les ombres funestes. Et dans les jours qui suivent, le moindre lapsus, la moindre faute d’étourderie prennent une autre dimension.
Car lorsque les premières bévues arrivent, Alice ne s’affole pas : la fatigue, la ménopause, la pression d’un travail passionnant mais très exigeant (elle est titulaire d’une chaire de psychologie à Harvard) sont autant d’alibis provisoires, jusqu’au jour où elle se perd dans son quartier, et où les mots semblent s’effacer de son lexique personnel. Le doute s’installe, de plus en plus anxiogène, jusqu’au jour ou le diagnostic est établi, véritable coup de massue pour cette femme de cinquante ans brillante et reconnue dans son milieu professionnel. Pas besoin de lui faire un dessin : elle sait ce qui l’attend. 
Même si les réactions de l’entourage proche ou professionnel sont évoquées et analysées, c’est tout de même la maladie vécue de l’intérieur qui est décrite, (pas à la première personne, ce qui conduirait vite à quelque chose d’incompréhensible, dès que les dégâts neuronaux sont suffisamment importants) , la longue descente vers l’enfer, la culpabilité d’avoir mis au monde des enfants porteurs de la mutation, l’aggravation inéluctable, les faux espoirs des traitements (aucun ne peut à ce jour, prétendre stabiliser et encore moins réparer les dégâts que cause la maladie d’Alzheimer).

Très bien documenté, le roman est un remarquable récit qui nous plonge au coeur de la souffrance inhérente à ce type de pathologie.


Julian Moore a reçu un oscar pour son interprétation d’Alice. Un film ne peut sans doute pas témoigner avec la même force du chemin de douleur des patients atteints, surtout lorsqu’ils sont jeunes au moment du diagnostic, mais il est tentant d’aller apprécier la performance de l’actrice.

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