- Broché: 212 pages
- Editeur : CreateSpace Independent Publishing Platform (13 juin 2015)
- Langue : Français
- ISBN-10: 1514340674
- ISBN-13: 978-1514340677
- Existe en format numérique
Deux minutes, c’est court, et il en faut un peu plus pour savourer ce récit introspectif. Pour Lise, être mère est un questionnement permanent et ce doute même pave le chemin de la culpabilité. Alors le jour où, au parc, elle confie deux minutes son enfant à une inconnue, le temps de récupérer chez elle, juste à côté, un vêtement pour qu’il n’ait pas froid, même si les conséquences directes restent limitées, c’est une prise de conscience et un bouleversement total pour la jeune femme, accentués par la pression de l’entourage, qui par volonté de rassurer ou au contraire de laisser entrevoir la méfiance ambiante, bien avant le drame, contribue à appuyer là où ça fait mal.
L’incident, à la fois banal et tragique provoque une rupture au sein d’un système en équilibre instable. Après la sidération, les premières inquiétudes concernent les éventuelles conséquences pour ce petit garçon , et ses parents tentent par la ruse d’accéder à son ressenti, d’autant que c’est un petit qui appartient à la catégorie des taiseux, ceux qui ne disent jamais un mot de ce qui se passe à l’école.
Au-delà de l’enfant, c’est le couple et son fonctionnement qui est remis en question : partage des taches, confiance, tout est à revoir.
Le regard de la famille n’est pas anodin, renvoyant à un fatalisme qui oscille entre « je te l’avais bien dit » et le « ça ne m’étonne pas de toi », formules prémachées qui enfoncent pourtant le clou.
La convergence de ces jugements est aussi perturbante pour la jeune femme que la réflexion intime que l’auto-analyse suffirait à mettre en place.
C’est une fine analyse du rôle de mère, pas si inné que l’on voudrait le croire, et redessiné par les regards extérieurs selon une sorte de conformité implicite. Le doute permanent est très bien transcrit, et la lecture fort agréable.
Ambiance très différente de celle de La flexibilité de Barnabé, mais bon moment de lecture une fois encore.
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