- Broché: 370 pages
- Editeur : Pocket (septembre 2015)
- Existe en version numérique
- Langue : Français
- Traduction (Allemand) : Catherine Barret
- ISBN-10: 2258105404
- ISBN-13: 978-2258105409
S’il existait une classification des genres en ce qui concerne la littérature animalière, on pourrait attribuer à La ferme des animaux une place honorable au sein des récits politico-philosophiques et situer Le fabuleux destin d’une vache…du côté de la chick-lit! (avec une mention spéciale « titre à rallonge »)
Ce ne sont pas les cochons qui tiennent le haut du pavé mais les vaches, un petit troupeau de vaches qui prend soudain conscience, éclairées par un chat à l’accent rital, qui, lui, a beaucoup roulé sa bosse. Finir en « bistèque hachée » n’est pas leur tasse de foin, elles suivent donc les suggestions du matou et se font la malle (pas en cuir, SVP).
Suit une phase de découverte de la civilisation et du danger que représentent l’humanité pour la race bovine, et pas uniquement pour les protéines : les voitures, la clandestinité, la crainte que suscite en ville l’apparition du troupeau, tout constitue une menace pour les demoiselles naïves et ignorantes.
Le chat réitère la bévue de Christophe Colomb qui partageât le même but : atteindre les Indes (eh oui, là-bas, les vaches sont respectées et même sacrées). Et se plante (ou pas) : le cargo qui abrite nos amies à quatre pattes se dirige tout droit vers le pays des mangeurs de hamburgers. De quoi en avoir des frissons.
Un détail, les génisses sont accompagnées par un t aureau, dont les capacités mnésiques ont été mises à mal par un accident au cours de l’évasion. De quoi semer la zizanie dans le troupeau.
Le côté obscur n’est pas omis : il apparaît sous les traits d’un chien monstrueux, qui revient du pays des ombres et a décidé de faire la peau (de vache) de Lolle, l’héroïne.
En effet, si j’ai évoqué la chick-lit en début de chronique, c’est bien parce que nos donzelles, dont l’une est pleine des oeuvres du macho à cornes, ont des échanges qui évoquent l’ambiance d’une cour de récré de quatrième. Il leur manque juste une addiction au shopping (pas de boutiques de sabots sur leur trajet, quant aux sacs à main, on oublie).
C’est une sorte de récit initiatique de base, puisque les vaches vont découvrir les valeurs nobles du partage, du pardon, du courage, tout en se chamaillant comme des bimbos.
Pas de thèse innovante ou originale. En ce sens un public jeune pourrait peut-être y trouver les prémisses d’un raisonnement philosophique et moral.
Bien sûr le texte est censé être drôle. C’est cependant un humour au ras des pâquerettes (mais pourrait-il en être autrement?) : les jeux de mots sont basiques, souvent proférés par le matou. Rien ne nous est épargné, même pas le coming-out d’une des évadées.
Un coup de chapeau pour la traduction, qui n’a pas dû être facile.
C’est une fable légère, sans grande consistance, même le discours vegan reste light.
Pas de quoi être bouleversé, trop de lieux communs et de déjà vu pour un discours convenu. Ça se lit vite, très vite et ça s’oublie encore plus rapidement.
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