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Désorientale

Négar Djavadi







  • Broché: 352 pages
  • Editeur : Liana Levi (25 août 2016)
  • Collection : LITTERATUR
  • Existe en version numérique  
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2867468345
  • ISBN-13: 978-2867468346








Orienter : du latin orient, qui signifie surgir, se lever. Désorientale, avec le jeu que le mot laisse entendre, laisse perplexe. Il contient tant de renoncements pour un récit tonitruant, à l’opposé  d’un résignation. Alors, est-ce le fait d’avoir été soulagée de tourner le dos à l’est qui l’a vu naître, et qui porte  dans un fardeau de traces mnésiques tout un passé à la fois rêvé et fui. Est-ce l’évocation du tourbillon que fut cette enfance tumultueuse, remuante, bariolée au cour d’une famille ancrée cependant dans une saga familiale consolidée par les légendes qu’elle s’est créées?
Est-ce une allusion au regard de l’opinion engoncée dans la tradition bien-pensante sur une orientation qui dicte le choix de partenaires de vie?

C’est sans doute tout cela. Et bien plus. 
Certes, il faut s’accrocher et il est dommage de ne découvrir le lexique des personnages qu’à la fin (un petit mot de l’éditeur n’aurait pas été superflu). 

Désorienté, donc,  le lecteur dans les premiers chapitres du roman, perdu entre les générations et leurs cohortes de fratries fourmillantes. Au point de confondre les oncles avec les grands-pères, sans parler des enfants adultérins.

Lorsque l’histoire se recentre sur le noyau familial de la dernière génération, les ancêtres se font souvenirs et transmissions, et le lecteur pourrait s’apaiser s’il n’était régulièrement sorti de l’ambiance conflictuelle qui était celle de l’Iran à la fin des années de règne du Shah, pour se retrouver dans la salle d’attente terne d’un service de procréation médicalement assistée! Et c’est finalement cette temporalité qui crée le suspens : l’histoire, de l’Iran, l’auteur nous la rappelle, mais l’histoire de son héroïne, c’est par petites touches qu’elle la construit peu à peu.

Autant dire que la lecture laisse peu de répit. C’est éclectique, ça part dans tous les sens mais c’est au final sacrément bien pensé et construit.

Exil, identité, guerre, famille, deuil, destin, les mots clés abondent, pour construite un puzzle chamarré, complexe et envoutant.




1 commentaire:

  1. Un beau billet pour une lecture qui m'a également un peu chahutée (au moins au début) mais que j'ai beaucoup appréciée. Merci pour cet entretien : très intéressant !

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