- Broché: 240 pages
- Editeur : Odile Jacob (13 avril 2016)
- Collection : OJ.PSYCHOLOGIE
- Existe en version numérique
- Langue : Français
- ISBN-10: 2738133940
- ISBN-13: 978-2738133946
A partir de son histoire personnelle, de ses carences affectives, Boris Cyrulnik s’attache à la figure du héros, celui qui se substitue à l’absence d’un modèle, et dont la création imaginaire conditionne la survie, et empêche de sombrer dans la folie.
Mais il y a héros et héros, et cette figure tutellaire peut engendrer le pire comme le meilleur.
Du héros qui fanatise et fige le processus de réflexion, entrainant dans son sillage la foule décérébrée mais apaisée, au personnage de légende réduit à ses exploits, en passant par un inventaire personnel tout aussi efficace, le héros est protéiforme. il est un archétype d’un besoin fondamental de réassurance que notre condition d’humain, vaste énigme accessible à notre conscience, objet d’infinies conjectures, elles-même propices à l’éclosion de gourous de tous poils.
Ainsi le héros est nécessaire, sécurisant et infiniment pernicieux.
Le thème est largement développé et argumenté. De nombreux (trop nombreux? renvois à une bibliographie conséquente étayent le propos, illustré par des exemples historiques ou mythologiques.
Même si le bilan à la fermeture du livre permet de se rendre compte de l’étendue du travail autour du sujet, traité de façon précise et analytique, en cours de lecture, j’ai eu néanmoins l’impression de tourner en rond et de relire en boucle le même chapitre, ce qui a rendu cette lecture fastidieuse, malgré l’intérêt que je porte au sujet
Pas d'existence sans épreuves, pas d'affection sans abandon, pas de lien sans déchirure, pas de société sans solitude, la vie est un champ de bataille où naissent les héros qui meurent pour que l'on vive.
*
Toute littérature totalitaire cherche à émouvoir , non pas à développer le sens critique.
*
Le besoin de héros est un indicateur de la défaillance de l'individu dans son groupe. Le contexte culturel propose souvent des images de héros afin d'utiliser cette détresse à son profit.
*
Ce n'est pas difficile de faire fonctionner une société totalitaire : il suffit d'associer le panurgisme des foules avec une armée de petits fonctionnaires.
*
Les verbes qui vont à la main ne sont pas ceux qui viennent à la bouche. Un objet parlé n'a pas la même existence que le même objet quand il est écrit. Les paroles s'envolent, alors que les écrits donnent une impression de vérité matérielle. C'est pourquoi les romanciers sont plus porteurs d'idéologie que ce qu'ils veulent nous faire croire.
*
Quelques phrases bien tournées suffisent pour toucher le lecteur ou enflammer l'auditeur. Quand un auteur possède ce talent, ses mots gouvernent l'âme de ses lecteurs. C'est pour cette raison que les dictateurs courtisent les écrivains. Ceux qui acceptent de mettre leur talent au service du chef seront bichonnés. Ceux qui s'y opposent seront censurés, emprisonnés ou même assassinés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire