- Broché: 384 pages
- Editeur : Fayard/Mazarine (16 mars 2016)
- Collection : Romans
- Existe en version numérique
- Langue : Français
- ISBN-10: 2863743694
- ISBN-13: 978-2863743690
Lire Hier encore, c’était l’été, c’est un peu comme tourner les pages d’un album photo, qui aurait traversé des décennies. Avec au début, ces photos en noir et blanc, aux contours dentelés, mettant en scène des instants figés, et créant l’illusion d’un bonheur en filigrane. puis les années passent , très vite, les clichés évoluent, couleurs, sujets, pour arriver aux dernières pages : finis les portraits nostalgiques, les pages de l’album sont vides. Bienvenue chez la génération des selfies et des rafales de moments volés, des réseaux sociaux et du désenchantement. Bienvenue dans la réalité des années 2010.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Le déroulé est rapide lorsque l’auteur évoque la genèse, et ralentit peu à peu avec les années qui passent, pour arriver à une analyse précise et pointue, un état des lieux de la de la génération Y.
Pas n’importe laquelle, cependant, Alex, Guillaume ou Marco relèvent clairement de la rive gauche. Pas vraiment de galères , hormis les échecs sentimentaux ou les ruptures de liens avec la famille. Et cependant, l’on ressent toutes les incohérences et et la pression que subit cette génération, la tension que crée la nécessité de performance, la difficulté du choix de parcours alternatifs, la marginalisation potentielle en spectre omniprésent, l’impossible challenge de s’épanouir en couple et au travail (et pas que pour les femmes).
C’est un focus réussi, un constat : pas de leçons à donner, pas d'explication sociologique, mais le pitch d’un scénario inexorable.
On n'est pas non plus dans un récit glauque et désespéré, l'humour est présent. Par contre je n'y ai pas ressenti l'optimisme dont parle l'auteur dans ses interviews. Question de génération.
On n'est pas non plus dans un récit glauque et désespéré, l'humour est présent. Par contre je n'y ai pas ressenti l'optimisme dont parle l'auteur dans ses interviews. Question de génération.
L’écriture est fluide, assez neutre, agréable à parcourir, hormis quelques expressions un peu surfaites.
On rencontre beaucoup de personnages : et c’est un problème en cours de lecture. Après avoir passé quelques chapitres en compagnie de Marco ou Alexandre, il est difficile de restituer Sophie ou Claude, que l’on sait avoir déjà rencontré. Et ça c’est pendant la lecture. Le risque est qu’à plus long terme, il ne reste qu’un sentiment général du thème, sans que ces personnages, pourtant bien ancrés dans la réalité, laissent une empreinte durable dans la mémoire du lecteur.
Merci à l'auteur de m'avoir accordé sa confiance
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