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Fief

David Lopez








  • Broché : 256 pages
  • Editeur : Le Seuil (17 août 2017)
  • Collection : Cadre rouge
  • existe en version numérique
  • Langue : Français









Le décor est banal, une petite ville de province, et des jeunes que l’on pourrait penser issus de quartiers sensibles. Pour découvrir que le lien ténu qui les y rattache, c’est la consommation de drogues. Et on traversera les chapitres dans les brumes d’une fumée psychédélique. Sauf quand il s’agit de boxe, ou de foot…
Autrement dit, ce n’est pas ma fête! 

Le style ne m’a pas perturbée, car je sortais de la lecture de Grand frère, même lexique, même style.  Et ce dialecte a parfois beaucoup de charme


Mais le propos général ne m’a pas séduite, en raison de la faiblesse des personnages auxquels il manque des tripes. 

dommage car au coeur dur roman dont la colonne vertébrale me semble fragile, on trouve de belles épiphanies, comme celles des citations ci-dessous.



Au réveil, j'ai souvent un livre posé sur le ventre. dès que je ne comprends plus rien à ce que je lis, j'éteins la lumière. C'est toujours les mêmes livres. Un Barjavel, ou Robinson Crusoe. J'aime tout ce qui relate une vie où les règles de la société n'ont plus cours, et où ce qui était nécessaire devient superflu. Chez Barjavel, ce sont des récits post-apocalyptiques, où le monde est à réinventer. Il a cette façon de toujours mettre l'amour au centre, comme principe de réactivation du monde. Comme s'il fallait mourir pour pouvoir revenir l'essentiel. chez Crusoe aussi on retrouve ça. Cet homme qui parvient à faire une société à lui tout seul, et à donner au travail son sens primitif 

*

Les gars, je vais vous la faire courte, mais Candide, c'est l'histoire d'un petit bourge qui a grandi dans un château avec un maître qui lui apprend la philosophie et tout l'bordel t'as vu, avec comme idée principale que, en gros tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Du coup Candide t'as vu il est bien. Il fait sa vie tranquillement, sauf qu'un jour il va péchola fille du baron chez qui il vit, tu vois, Cunégonde elle s'appelle.

*

J'ai assez jardiné. J'ai bien aimé ça, même si, en apercevant enfin le grillage sous les ronces que j'ai attaquées, j'ai comme dela peine pour elles. Elles n'ont rien demandé. Elles ne faisaient qu'accomplir ce que la nature leur dictait. Grandir. Moi-même, je suis un genre de mauvaise herbe. Pas de plan. Pas de calendrier . Juste être. Contrairement aux ronces je peux échapper au jardinier. A celui qui a une vision de ce à quoi je devrais ressembler pour être présentable. Pour ça il faut savoir bien rester caché, et ça je sais faire. Les mauvaises herbes, elles m'inspirent. il n'y a que chez elle que je prends de la graine .












David Lopez est titulaire d'un Master de Création littéraire de l’Université Paris 8. Il est emblématique d’une génération d’écrivains venue à l’écriture par des biais neufs et inattendus. 

"Fief" est son premier roman. 

(source : Babelio)


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