- Broché : 352 pages
- Editeur : Editions du Rocher (17 juin 2020)
- Collection : ROC.ROM.FRANCO.
#Aumilieudelafoule #NetGalleyFrance
C’est avec Mado et Laszlo que l’on ouvre le bal, dans le quotidien de ces trentenaires colocataires aussi mal dans leur peau que des ados. Ils sont aide-soignants, au grand dam du père de Lazslo qui rêvait d’une carrière plus ambitieuse pour son fils. Mais Lazslo aime ce qu’il fait, aime ces contacts emphatiques avec les résidents de l’Ehpad, même si le temps compté des soignants autorise de moins en moins la proximité et les minutes volées pour le bien-être de ces personnes si seules . Quant à Mado, son travail au bloc opératoire lui fait découvrir qu’elle possède un don terrifiant : elle ressent le danger imminent qui menace les patients qu’elle touche.
Autour de ces deux-là gravitent d’autres personnages attachants, comme Agnese, qui malgré les années ne se lasse pas d’utiliser son pouvoir de séduction (et ça à l’Ehpad, ce n’est pas très bien vu), sa fille Barbara, et un mystérieux flic, beau comme un dieu et qui croise le chemin de Mado, un peu plus souvent que le hasard ne le voudrait.
Le roman se construit autour de ces destins, à peine et qui ne demandent qu’une petite étincelle pour se construire.
On n’est pas loin du feel good. Beaucoup de bons sentiments et quelques drames. La lecture n’est pas désagréable, mais il est peu probable qu’il subsiste grand chose à distance. Lecture d’été par excellence.
Mon patient est un salaud. Ses pupilles sont agrandies de peur et il agrippe ma main à chaque fois qu’il le peut. Même les salauds paniquent dès qu’ils se retrouvent allongés sur la table d’opération.
*
J’arrive presque, j’aurais dû préciser, car il faut d’abord
que j’atteigne le bout du tunnel afin de pouvoir faire une
sauvegarde. C’est parti! Je me lance en courant vers le fond
droit de l’écran sauf qu’un zombi débarque au même instant
sur mon champ gauche. Merde, je croyais les avoir tous
zigouillés ! Alerte, je sors mon MP5 NAVY et le flingue aussi
vite que je peux tandis que la personne, réelle, s’impatiente
derrière la porte d’entrée. Le tunnel, ça y est, j’y suis enfin.
Je sauvegarde le monde, balance la manette sur le canapé et
m’élance dans le couloir.
*
Il fait nuit quand j’arrive chez ma mère. Je fais descendre
mon chien de voiture et le laisse gambader un peu. Mes
parents habitent un quartier tranquille. Le soir, seuls les
réverbères allumés témoignent de présences humaines.
J’avance vers la porte d’entrée de la maison où j’ai grandi et
je frappe au battant. Une longue minute passe. Enfin, des
pas résonnent dans le couloir, puis ma mère ouvre. Je retiens
un cri. Ma mère a vieilli de dix ans en quelques jours. Ses
cheveux ont blanchi prématurément, comme fanés par le
chagrin. Sa peau, habituellement éclatante, tire sur le jaune
cireux. Quant à ses yeux, ils sont creusés de cernes violacés.
Ma mère me jette un regard vide avant d’aviser Codeh
derrière moi.
— Laisse-le dans le jardin, s’il te plaît. Et ôte tes chaussures avant d’entrer. Le sol est propre.
Licenciée d'histoire, de psychologie et de sexologie, Séverine de la Croix est auteur de romans adultes, ados, bandes dessinées et albums jeunesse. (Source : Editions du rocher)
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