Fabrice Caro
Poche
272 pages
Éditeur : GALLIMARD (14/03/2019)
Existe en version numérique
C’est un anti héros comme les aime Fabcaro, un loser, la trentaine, solitaire, des problèmes de fric, de relations...Et son occupation favorite, pour laquelle il est devenu une sorte d’expert, est d’assister à des enterrements, qu’il classe selon des critères personnels. Jusqu’au jour où il repère ou plutôt est repéré par un autre personnage présent à la même inhumation. C’est le début d’une histoire vertigineuse et comme toujours déjantée et drôle.
Le processus est le même que dans les autres roman de Fabcaro : un postulat original, que l’on applique ensuite dans toutes les situations ordinaires, qui prennent alors un relief particulier. A condition d’adhérer à ce non-sens de départ, on sourit, on rit même, tant la banalité du quotidien prend une autre teinte , vue par le prisme de l’imagination de l’auteur.
Peut être un peu plus contraint que les romans suivants, comme si l’auteur tâtait le terrain, mais réjouissant quand même.
De douze à dix-sept : la grande guerre bactériologique, moi et mon Biactol contre la terre entière, pustules, pousses, furoncles, vers, croûtes, trous, boutons, bourgeons, boutures, noir, blanc, rouge, expressionnisme abstrait sur la gueule, un vrai Pollock ambulant. Tout mon mal-être de cette époque transpire de ces photos. Alors que ma mère répète en boucle ah ! c'était le bon temps, le temps de l'insouciance.
*
Devant nous un homme et une femme discutent assez violemment, lui et du SEAFFJ (Syndicat des enseignants adhérents à la fédération française de judo) et elle du SEDV (Syndicat des enseignants diabétiques et végétaliens). Visiblement ils ne sont pas tout à fait d'accord sur un point précis des revendications. Finalement, un type avec un bouc et des lunettes, du SEPVSELC (Syndicat des enseignants pour la vaccination systématique des enfants du Loir et cher) s'interpose et finit par les calmer.
*
Vient ensuite le tour de ma mère. Un abonnement à Princesses et clafoutis, le manuel des princesses et des clafoutis, et un mixer multifonction jaune pétard entre (sur le carton d'emballage, une photo du mixer posé sur une table à côté d'une famille manifestement heureuse de vivre, il est écrit dessous en minuscule : suggestion de présentation). Et comme chaque année ma mère se met à pleurer d'émotion. Elle pleurerait quel que soit le cadeau, un lot de serpillière, un album de Nine Inch Nails, un tablier avec des faux seins. C'est comme ça, c'est nerveux.
Fabcaro, pseudonyme de Fabrice Caro, est né à Montpellier en 1973. Suite à des études scientifiques, il se dirige d'abord vers le
professorat puis entreprend une carrière de dessinateur/scénariste à partir de 1996 en travaillant pour diverses revues de bandes dessinés (notamment
FLBLB,
Psikopat,
Jade,
Tchô !,
L'Écho des savanes,
Zoo,
CQFD...), la presse et l'illustration de livres. À partir de 2005, il participe au travail de différents collectifs, en particulier ceux de
6 Pieds sous terre et
La Cafetière. Il écrit en 2006
Figurec, qui fait l'objet d'une adaptation en bande par
Christian De Metter l'année suivante
1,2.
Le succès arrive en 2015 avec
Zaï zaï zaï zaï, bande dessinée qui, d'après
Télérama, réussit à doser
« critique sociale et éclats de rire »3. En 2018 paraît une autre œuvre mélangeant humour absurde et satire sociale :
Moins qu'hier (plus que demain) ; elle reçoit un accueil critique favorable.
En parallèle de sa carrière dans la bande dessinée, Fabcaro est également musicien, auteur-compositeur et chanteur. Il est à l'origine en 1994 du groupe de rock Hari Om et réalise en 1999 un album en solo
Les Amants de la rue Sinistrose1puis en 2014
Shhherpa.(source Wikipédia)
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