- Broché : 560 pages
- Editeur : Albin Michel (28 février 2018)
- Collection : A.M. ROM.FRANC
- Existe en version numérique
- Langue : Français
Plusieurs raisons m’ont fait différer la lecture de ce roman : la couverture un peu mièvre, le cadre de l’histoire, un cimetière. Les recommandations multiples ont eu raison de ma procrastination et je ne regrette pas du tout d’avoir succombé!
Pour Violette que l’on découvre gardienne de cimetière, le parcours a été sinueux. C’est ce quelle va nous faire découvrir avec la modestie et l’humilité qui est la sienne. C’est sur son enfance solitaire, de foyers en familles d’accueil, qu’elle souhaitera tirer un trait en s’attachant au triste sire qu’est Philippe Toussaint, un coureur de jupons doublé d’un fainéant chronique. Avec ce minable, en cadeau bonus, une belle famille abjecte, qui la regarde comme une crotte de chien sur un trottoir, évitant juste de marcher dedans.
Et peu à peu se construit pour nous, lecteurs, une superbe histoire, terriblement émouvante (les mouchoirs peuvent être un accessoire utile) et peuplée de personnages superbes. Il faut dire qu’un cimetière est un lieu où s’achèvent tant de destins incroyables.
De l’amour, de la haine, de la colère, de la passion, toute une gamme de sentiment se déclinent au fil des pages. Avec une vraie intrigue : que s’est-il passé le 13 juillet 1993?
Les pages défilent et l’on s’y installe, accueilli au coeur du roman, comme Violette accueille ses hôtes dans sa petite maison de gardienne. Un très bon moment de lecture.
En me couchant, je pense que je n'aimerais pas mourir au milieu de la lecture d'un roman que j'aime.
*
Mais moi, j'étais pleine de silences qui hurlaient au fond de moi. Qui m'ont fait grossir, maigrir, vieillir, pleurer, dormir toute la journée, boire comme un trou, me cogner la tête contre les portes et les murs. Mais j'ai survécu.
*
Tu grandiras autrement, dans l'amour que je te porterai toujours. Tu grandiras ailleurs, dans les murmures du monde, dans la Méditerranée, dans le jardin de Sasha, dans le vol d'un oiseau, au lever du jour, à la tombée de la nuit, à travers une jeune fille que je croiserai par hasard, dans le feuillage d'un arbre, dans la prière d'une femme, dans les larmes d'un homme, dans la lumière d'une bougie, tu renaîtras plus tard, un jour, sous la forme d'une fleur ou d'un petit garçon, chez une autre maman, tu seras partout là où mes yeux se poseront. Là où mon coeur demeurera, le tien continuera de battre.
Valérie Perrin est une photographe, scénariste et écrivaine.
Elle travaille aux côtés de son mari, le réalisateur Claude Lelouch.
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