Cécile Bartholomeeusen
« Je sais juste que ça n’existe pas, que tu n’existes plus. Je t’imagine à nouveau »
« Les morts font de celles et ceux restant des fabriquants de récits. »
Et c’est vraiment de cela qu’il s’agit. La mort brutale de cette amie, de cette âme soeur a créé une rupture dans le vécu de l’autrice, qui, en un éloge soutenu, tente à la fois de lui rendre hommage et de restituer ce que leur amitié avait de plus beau. En évoquant les passions de jeunesse de celle qui ne deviendra jamais vieille, on perçoit le souci de la nature et de l’écologie qui l’animait.
De cette douleur, naissent des réflexions sur notre rapport à nos disparus, de ce que le deuil nous impose, et du rôle de l’écriture pour sublimer le manque.
Tout est fait pour que celle qui était un pilier, un outil de compréhension du monde, une indispensable présence peuple le récit de ce qu’était sa vie. Le tutoiement accentue cette volonté lui offrir une prolongation d’existence.
Avec une écriture à la fois nostalgique et poétique (les références y sont nombreuses), Cécile Bartholomeeusen offre à son amie un sursis, une présence entre les lignes, et un gage de leur amitié éternelle. Tout en reconnaissaient les vertus thérapeutiques d’une telle entreprise.
Belle réflexion sur le deuil et la mort, sans complaisance.
Merci à Netgalley et aux éditions Les Avrils pour ce service de presse.
176 pages Les Avrils 5 mars 2025
#ÀNOSARDEURS #NetGalleyFrance
En mourant nos-proches nous arrachent une partie de nous-même. D’après le psychanalyste Jean Allouch, il s’agit d’accepter que cette partie s’en est allée avec le proche disparu. Pour faire notre deuil, il faudrait modifier notre rapport au défunt. Si le mort nous a volé une partie de nous même, nous nous réparerions en concédant cette part volée en don.
En tentant de me rapprocher au plus près par l’écriture, je reconnais l’espoir de trouver le réel, des pics tranchants et les contours de la vérité.
Cecile Bartholomeeusen est une autrice belge. A nos ardeurs est son premier récit
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