- Broché : 258 pages
- Editeur : Buchet-Chastel (24 octobre 2019)
- Collection : Qui vive
- Existe en version numérique
- Langue : Français
#LitalienneQuiNeVoulaitPasFêterNoël #NetGalleyFrance
Elle m’a bien fait rire, cette italienne qui ne voulait pas fêter Noël, mais pas que. Elle m’a fait réfléchir, aussi, et me poser avec elle des questions, qui pour ne pas être vraiment novatrices (état de notre planète, politique, famille, choix de vie..) sont agrémentées de commentaires à la fois drôles et futés.
Donc la jeune étudiante Erasmus originaire de Palerme, accepte de relever un défi proposé par son prof de fac, et accessoirement amant d’un soir : elle devra prouver ses revendications de non- appartenance en refusant de passer Noël en famille!
Si elle annonce d’emblée la couleur à ses parents, son frère et sa soeur, que la nouvelle sidère un instant, la famille n’est pas à cours d’imagination pour contrecarrer les projets de leur fille.
Cela pourrait se rapprocher d’un roman de chick-lit, à la Bridget Jones, en moins gaffeuse, encore que, mais surtout en plus intellectuelle ; imprégnée et formatée par ses études littéraires de haut niveau (la demoiselle est doctorante en lettres et prépare une thèse pointue sur la persistance des codes médiévaux dans la littérature dite moderne), le langage est aisé et élaboré.
Clin d’oeil sur la dérive commerciale des fêtes de Noël : l’Italie n’a rien a envier à la France, et le plus drôle c’est que malgré les principes qu’elle revendique, il lui est vraiment difficile d’échapper à cette frénésie de consommation qui caractérise notre monde illogique. Il faut dire que la famille met le paquet pour la faire renoncer à ses résolutions.
Très agréable lecture, divertissante, mais pas stupide.
Je remerciai Sergey de ce petit rappel qui me donnait une très belle occasion de l'éclairer, non sur la « famille italienne » , à propos de laquelle il semblait parfaitement informé, mais sur la mienne en particulier. Et je m'y employai, tout en mettant du café en route dans ma Bialetti, ce qui me permettait, une fois que j'aurais triomphé de leur suffisance, d'obtenir le décès par insuffisance cardiaque de mes interlocuteurs accoutumés au jus de chaussette. La famille de l'Italienne qu'ils avaient devant les yeux n'était pas une famille. Pas une famille du tout. Si il leur fallait une définition, elle était plutôt à chercher entre le bug informatique, le four-z-y-tout, la pomme d'arrosoir et le jardin d'acclimatation.
*
Quand je suis née, elle était encore maîtresse d'école, puis elle s'est rendu compte qu'elle voulait le plus grand bien aux enfants dans l'absolu mais ne les aimais pas du tout, ce qui ne l'a pas empêché d'en élever trois, et aussi de continuer à lutter contre l'échec scolaire en nous envoyant quand on était petits faire du porte-à-porte le samedi soir tout seuls dans les quartiers mal famés pour distribuer des "boîtes de sardines" parce que c'est riche en phosphore. Ma mère m'a appris à me méfier de ce qui ne me regarde pas, à déborder systématiquement quand je me vernis les ongles et à toujours dire la vérité, même si ça fait mal ; pour le reste elle m'a laissé me démerder.
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Dans le monde actuel, si je peux me permettre une parenthèse anthropologique, dans ce monde qui ne cesse de s'en prendre à l'individu, qui le flatte de façon obscène qui fait semblant de le magnifier et de le glorifier pour mieux l'isoler, qui le pousse à se donner en spectacle et à se dévoyer dans la séduction et l'imposture pour mieux le fragiliser et le désarmer, le sentiment de légitimité est devenu une denrée extrêmement rare et précieuse et, osons le dire, une clé du bonheur. Et moi, c'est mon côté italien, j'ai le goût du bonheur.
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