Lionel Duroy
L’auteur dans ce récit son cheval de bataille à savoir son univers familial, de plus en plus complexe au gré des ruptures successives et des alliances nouvelles.
Le deuil à peine consommé de son premier mariage fait place à une nouvelle séparation qui ne se reconnait pas comme telle (Pourtant quand sa compagne prétend l’aimer toujours mais ne plus le désirer et se trouve un nouvel appartement : comment cela se nomme-t-il?)
Mais si «Le Chagrin» avait pour objet les relations avec ses parents, c’est ici la génération suivante qui est au coeur du récit. Le fils ingrat, haineux, prenant le relais pour porter une ombre perpétuelle sur l’existence de son père, est l’objet de tous les questionnements sur la responsabilité respective de l’éducation, des blessures involontaires du destin, et de l’hérédité. Les filles, enjôleuses et séductrices envers ce papa gâteau, à la limite du chantage affectif avec pour rançon la rivalité qui les opposent. Tout cela pèse très lourd sur les épaules du narrateur qui somatise douloureusement ces conflits qui le cernent.
On y retrouve aussi le thème récurrent de l’influence de l’écriture sur les relations familiales qui l’alimentent. L’auteur a payé le prix fort lors de la parution de son autobiographie, et n’a pas encore acquitté sa dette (les provocations du fils en sont peut-être une répercussion tardive, c’est du moins une des hypothèses évoquées.) Ecrire reste cependant son seul exutoire, une pratique vicariante voire salutaire.
L’écriture semble jetée impulsivement au fil des analyses introspectives de l’auteur : j’en veux pour preuve les redites, et l’absence apparente de fil chronologique ou thématique.
Cela ne nuit pas au plaisir de lecture et renforce même les sentiments de connivence sinon de compassion, que suscite l’exposé.
C’est donc sur une impression favorable que je clôturerai ces commentaires sur ce récit, dans la droite lignée de «Le Chagrin»
Lu sur Sony reader PR-T1
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