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L'impossible pardon

Randy Susan Meyers








                                                         


504 pages 


Editeur d'origine : Calman-Lévy


date de parution : 6 juin 2012


Langue : français


ISBN : 9782253161820












L’histoire commence de façon tristement et malheureusement banale, de l’ordre du fait divers : sous l’emprise de l’alcool et de la jalousie, un homme convainc Lulu, sa fille âgée de 8 ans de lui ouvrir la porte de leur domicile, puis tue sa femme et blesse grièvement Merry, sa deuxième fille. Pour lui, l’avenir est assuré : ce sera la prison. Pour les deux soeurs, le parcours s’effectuera loin de leur famille, qui les rejette, d’abord dans une pension pour jeunes filles (euphémisme pour orphelinat, pas loin d’être digne de Dickens, sauf que l’on est en 1971), puis accueillies par une assistante sociale qui a besoin de se persuader qu’elle est charitable. Peu d’amour dans tout ça. 


Le reste du roman tente de nous faire comprendre comment l’on peut grandir et se construire avec un tel passé. Et la réponse n’est pas univoque, comme en témoigne l’évolution des deux soeurs.

L’histoire peine un peu à démarrer, car la situation initiale est peu originale. L’intérêt grandit cependant en même temps de les filles; En effet les liens forts qui les unissent («on n’a que nous») n’empêchent pas qu’elles soient en total désaccord sur l’attitude à adopter vis à vis de leur criminel de père. Pour les deux ce passé est un lourd boulet, qu’elles portent de façon différente. Lulu culpabilise («si j’étais restée, maman serait-elle encore en vie? Est-ce que je serais morte»), et Merry tente de comprendre. 
C’est la complexité des relations entre les deux soeurs, et le tour que prend l’affaire avec le courant naturel de leur vie, qui rend le propos de plus en plus passionnant. D’autant que les années passent, et que la peine n’était pas la perpétuité...

C’est aussi une intéressante étude de la société américaine au cours des quarante dernières années (Lulu est médecin, Merry conseillère de probation), servie par une écriture fluide et une bonne traduction.


2 commentaires:

  1. Oui et ça vaut le coup, il faut juste insister pour passer le cap des 100 premières pages : l 'intérêt va crescendo

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