Littérature et humour ne cohabitent pas toujours en harmonie. Il faut du talent pour que le cocasse ne cède pas au burlesque, et le secret réside peut-être dans le maniement de la langue. il semble que Manuel Puertolas ne s’y soit pas trompé et le public bibliovore est au rendez-vous.
Et comme souvent chez les humoristes, ce sont les sujets les plus sombres qui font le lit du comique. Ici c’est particulièrement d’actualité, puisqu’à partir du voyage improbable de notre fakir dont le nom se décline en mille homophonies désopilantes, c’est le sort de ceux qui ont cru que l’investissement dans un périple périlleux à travers des contrées inhospitalières, accueillis par des êtres sans scrupules près à les dépouiller, les sauveraient, eux et leur famille, de la pauvreté et de la famine. Lampedusa était depuis longtemps une étape sur cet itinéraire, bien avant que les médias ne la rendent célèbre à la lumière du naufrage de deux embarcations surchargées à 1 semaine d’intervalle.
C’est aussi un roman initiatique, puisque cinq révélations se viennent illuminer la conscience du petit escroc malgré lui, qui règle les courses de taxi à l’aide d’un bille tde 100 euros imprimé d’un seul côté ou fait le coup des lunettes cassées dans une file de self pour se faire offrir un repas. Au fil des rencontres et des rebondissements, la sagesse se construit.
C’est malin, bien imaginé et suffisamment déjanté pour procurer au lecteur quelques heures de plaisir
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