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Moravagine

Blaise Cendrars












  • Poche: 278 pages
  • Editeur : Grasset and Fasquelle (18 avril 2002)
  • Collection : Les cahiers rouges
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2246108853
  • ISBN-13: 978-2246108856
  • Existe en ebook






Dans la post face de Moravagine, Blaise Cendrars écrit « il pouvait être trois, quatre heures du matin quand je mis le point final à mon roman Moravagine et poussai un soupir de soulagement ». Je me sens en parfaite harmonie avec l’auteur, mais dans mon rôle de lectrice! Par bonheur, la punition fut de courte durée car le roman est relativement bref. Mais dense…


Moravagine est un fou furieux sanguinaire qui croupit au fond d’une cellule de l’hôpital psychiatrique de Berne lorsque le narrateur thésard intéressé par la neurologie fait sa connaissance. Et quoi de plus logique que de faire évader le spécimen. Le but de  ce coup monté m’a échappé (avec sans doute beaucoup d’autres choses…). Toujours est-il que les deux compères vont accomplir un périple abracadabrant les menant de la Russie à l’Amazonie , côtoyant tout à tour des terroristes slaves et des indiens réducteurs de tête jusqu’à ce que la Grande Guerre les sépare, pour mieux se retrouver, à peu près dans les mêmes circonstances que celles de leur première rencontre. 

Le thème est intéressant, on est dans un roman d’aventures rocambolesques, mais on sent que l’intention initiale n’était pas de divertir le lecteur, mais plutôt de se libérer d’obsessions profondes. C’est sans doute pourquoi le fil rouge du roman, cette fuite avec un dément, ne parvient pas à captiver l’attention, le jeune neurologue ne se situe pas en position d’observateur, il vit pleinement les frasques de son ami. L’intention n’est donc pas expérimentale. Il est difficile de s’attacher à l’un ou l’autre des deux compères, sans parler de s’y identifier. C’est donc plutôt le contexte historique qui sauve le roman : les dessous de la révolution russe ou les coutumes des Jivaros, revus et corrigés par Blaise Cendrars sont édifiants. 

Avec un peu d’ironie, l’auteur apparaît en fin de roman, chargé de rédiger le récit de ces aventures, alors que le narrateur peut difficilement se cacher d’être un double de Blaise Cendrars. 

C’est peut-être l’écriture qui m’a  posé le plus de problème: très dense, très riche, avec de multiples énumérations, qui témoignent d’un travail intensif sur la langue, mais rend l’ensemble assez indigeste (même le vocabulaire médical, que pourtant je connais bien, reste abscons, parce que daté - mais là, c’est inévitable puisque l’oeuvre date du début du vingtième siècle).


Rencontre un peu ratée, avec le sentiment d’être passée à côté de quelque chose


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