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Amity Gaige










Auteur :                  Amity Gaige
Traduction :            Isabelle Philippe
Editeur  :                 Belfond
Nombre de pages : 343
EAN :                      9782714457295
Date de parution :   6 mars 2014
Existe en ebook










Si l’on aime parcourir, de préférence avec un gros sentiment de culpabilité en guise de bagage, et que l’on est plutôt charmé par les beaux parleurs : alors on peut foncer sans réfléchir et tourner les pages sans se soucier un instant du numéro inscrit au bas de chacune d’elles : car les remerciements de dernière page arriveront sans crier gare. 

Sur la base d’une banale histoire de divorce, où la mésentente est décuplée grâce aux bons soins professionnels des avocats, amplifiée lorsque la question de la garde des enfants arrive sur le tapis, l’auteur parvient avec brio à donner un ton original au récit. Les faits sont clairs et  l’accumulation de choix autodestructeurs ont conduit le narrateur, Erik,  dans une impasse. Non content de vivre sous une fausse identité depuis un camp d’ado qui fut son heure de gloire, ce résident allemand, qui se fait appeler Kennedy,  prolonge le week-end que la justice lui octroie avec sa fille. Malheureusement, ces quelques heures volées au règlement portent un nom : kidnapping, et sont passibles de vingt-cinq ans de réclusion. La stratégie adoptée pour se justifier est cet écrit que le lecteur est en train de parcourir, une confession intégrale adressée à Laura, la mère de leur fille.

Comme dans tout road-movie qui se respecte, nous traversons quelques états américains, nous rencontrons quelques paumés de la vie, qui enrichissent le voyage. Vol de voiture, vies ré-inventées, mises en danger physiques (à ajouter à la liste des motifs d’inculpation) rythment le récit :  l’ennui n’est pas de mise.

Et j’ai aimé pardessus tout, la conviction désespérée de ces confessions, où la justification permanente le dispute à une déclaration d’amour éperdue, avec une prolixité vitale, telle la vapeur contenue qui s’échappe d’une soupape. Erik a tout faux, et pourtant on est prêt à tout lui pardonner.

Je remercie Babélio et les éditions Belfond pour ce partenariat très apprécié








Le silence est-il la seule expression de l'incommensurabilité de la vérité, étant donné la nature rudimentaire de notre faculté de langage?

C'est fou le nombre de délibérations qui précèdent un divorce, toutes ces tergiversations, personne ne voulant endosser le rôle du méchant. Mais après que le jugement a été publié et qu'on a tiré un trait commence une lutte désespérée pour le pouvoir. Il ne reste plus de courtoisie, plus de nuances, plus de fioritures qui comptent. Gagner ou perdre, telle est la question.

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