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Vieux, râleur et suicidaire La vie selon Ove

Fredrik Backman







  • Broché
  • Editeur : Presses de la Cité (13 mars 2014)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2258103665
  • ISBN-13: 978-2258103665
  • Existe en ebook












Pas si vieux que ça, très râleur certes mais bon, il y a de quoi dans ce monde où les gens achètent des voitures étrangères, et où les serpillères à pattes choisissent votre terrain pour se soulager. Quant au suicide, ce n’est pas faute d’essayer : si le destin existe, Ove n’a pas su le décrypter, car il va essayer tous les moyens classiques pour rejoindre l’amour de sa vie, qui repose pour toujours dans le cimetière où Ove se rend toutes les semaines avec un bouquet de fleurs, "puisqu'elle l'avait laissé seul dans un monde dont il ne comprenait plus la langue". Chaque tentative d’en finir est interrompue de façon intempestive par un événement qui contraint Ove à tendre la main, à venir en aide, en râlant (on ne se refait pas) à l’un de ces casse-pieds qui vivent dans son entourage. Parvaneh, la voisine enceinte qui ne sait même pas conduire une voiture, n’est pas dupe, et ne craint pas de secouer sans concession ce vieux ronchon. Quant à ce stupide chat moche et obstiné (oui, encore plus qu’Ove, normal, c’est un chat), il est clair que la procédure d’adoption s’est faite dans le sens félin-homme et non le contraire.

C’est toute cette micro-société qui gravite autour de ce presque sexagénaire droit dans ses bottes que l’auteur dépeint avec tendresse et humour. Et la magie opère : c’est un vrai bonheur de cheminer avec Ove, champion de la mauvaise foi, mais avec un coeur gros comme ça, s’ouvrir et contribuer à son corps défendant au bien-être de ceux qu’il a voulu ignorer.

Sans compter un certain suspens. Car on se demande quand même pourquoi, dans les premières pages du roman, Ove s’en prend à un vendeur du rayon informatique : que va t-il faire d’un tel matériel, lui qui est totalement réfractaire aux nouvelles technologies?

Des râleurs comme ça, on en redemande. C’est un roman qui s’inscrit dans la lignée de Et puis Paulette de Barbara Constantine, avec des personnages généreux, même s’ils s’en défendent, un humour qui peut être grinçant, mais qui colore le récit d’une nuance positive. 

Fredrik Backman a même réussi à m’arracher quelques larmes…


Merci infiniment à Babelio et aux éditions Presse de la cité pour ce partenariat très apprécié








Aimer quelqu'un, c'est comme emménager dans une maison, disait Sonja. Au début, on tombe amoureux de la nouveauté. On s'étonne chaque matin que tout cela ne vous appartienne, comme si on craignait qu'on n'annonce qu'il y a eu méprise, que nous ne sommes en réalité pas autorisés à habiter une si belle demeure. Puis les années passent et la façade se ternit, le bois se fissure par endroit, et on commence à aimer la maison  moins pour sa perfection que pour ses imperfections. On apprend par cœur chacun de ses coins et recoins ; comment éviter de coincer la clé dans la serrure quand il fait froid ; quelles lattes du parquet ploient quand on marche dessus ; comment ouvrir la penderie sans faire grincer la porte.  ce sont tous ces petits secrets qui font que c'est notre maison.


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