- Broché: 400 pages
- Editeur : Grasset (7 janvier 2015)
- Collection : Littérature Française
- Langue : Français
- ISBN-10: 224671351X
- ISBN-13: 978-2246713517
- Existe en version numérique
C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses amis, Michel Leeb l’a proclamé sur scène et Virginie Descentes en décline ici une autre version, pas plus politiquement correcte, mais très réussie.
Être disquaire fût un chouette métier, du temps où l’on essuyait délicatement les galettes noires pour les découvrir religieusement dans les cabines d’écoute. Et puis des petits malins ont convaincu les mélomanes de remplacer leur collection par une galette un peu plus petite, plus chère, à l’usage plus fragile et condamnée à disparaître sans tambour ni trompette, entrainée dans un tsunami avec les appareils qui allaient avec, et les métiers qui en vivaient, en moins de temps qu’il ne faut au tonnerre pour sonoriser l’éclair.
C’est le parcours de Vernon Subutex, la cinquantaine bien portée, encore très crédible comme amant potentiel, et disposant d’une liste d’amis qu’il peut solliciter lorsque les huissiers sonnent à sa porte. Oui mais voilà, les amis ont vieillis, finies les vies de bohème des musicos, quand on a femme et enfant, et ceux qui vivent en solitaire ne sont pas seuls par hasard, alors le squat n’a qu’un temps, et les opportunités d’hébergement fondent comme neige au soleil…
Quelle énergie! quelle verve! On ressort assez secoué d’un tel discours. Certes ce milieu parisien, branché, très accroc au poudrage de narine est en soi un microcosme et si le roman est un miroir que l’on promène le long du chemin, pour paraphraser Stendhal, le miroir est ici un peu déformant. mais l’on y reconnaît quand même le monde dans lequel nous vivons, avec la disparition des repères, qui donne au spectacle de nos vies une allure de théâtre de l’absurde.
C’est, bien entendu, truffé de références musicales (pas les miennes, mais j’imagine le plaisir des spécialistes à l’évocation de ces groupes sans doute pour la plupart aujourd’hui disparus). Et puis l’humour est à chaque page (Les chuchoteuses anonymes issues du portrait de Johnny Halliday valent leur pesant de cacahuètes!)
Un peu frustrée par la fin, jusqu’à ce que je me souvienne que sur la couverture, il est écrit tome 1!
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