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Le secret de la manufacture des chaussettes inusables

Annie Barrows







  • Broché: 621 pages
  • Editeur : Nil (11 juin 2015)
  • Langue : Français
  • Traduction (Anglais) : Claire Hallin et Dominique Haas
  • ISBN-10: 284111872X
  • ISBN-13: 978-2841118724
  • Existe en version numérique










Après les épluchures de pommes de terre, les chaussettes inusables! Mais qu’y a t-il de commun entre les deux romans, hormis le titre à rallonge, très tendance sur les étagères des librairies? Rien à voir d’ailleurs avec le titre original, beaucoup plus sobre : The truth according to us.

L’auteur en partie, car Annie Barrows avait participé à la recette guernesiaise, en tant que co-auteur mais vole ici avec sa propre plume. 

- La construction, mêlant échanges épistolaires, narrateurs alternés, flash-backs et rappels historiques : c’est la longueur du récit qui permet d’éviter de s’y perdre, car malgré un arbre généalogique proposé en exergue, le nombre de personnage et les multiples modes de narration sont assez perturbants.

- Les références à la lecture, beaucoup moins prégnantes que dans le précédent opus, dont le était le thème central.

Pour le reste,  rien de commun, nous sommes aux USA en Virginie, en 1936. La bourgade vit grâce à son usine, les Inusables Américaines, qui fabrique des chaussettes. Au cours de l’été particulièrement chaud, l’arrivée d’une jeune femme mandatée pour écrire l’histoire de la ville dans le cadre de la commémoration de son 150ème anniversaire va modifier le destin de ses habitants. Secrets enfouis, légendes consolidées par des années de complaisance puis par l’oubli ne résisteront pas à l’enquête minutieuse de la future auteure, bien aidée en cela par une enfant de dix ans, tourmentée par ce qu’elle pressent des vicissitudes de la vie de son père.

Une fois les repères mis en place, l’intrigue est accrocheuse et on a avec Willa et Layla le désir de faire le clair sur le mystérieux incendie qui a coûté la vie au fiancé de Jottie. 
Cependant, si l’histoire peut éveiller l’intérêt, l’Histoire a du mal à éveiller l’intérêt pour un lecteur outre-atlantique, tant elle se noie dans des anecdotes de terrain, sans aborder les problèmes de fonds.

Un autre problème la traduction, parfois génante. Comme cette façon agaçante qu'ont les personnages de s'interpeller avec des "Mon chou" (my dear?).


Cela reste une lecture agréable, ce ne sera sûrement pas pour moi Le livre de l’été 2015







A quoi bon lire un livre, écrire une lettre ou jouer à un jeu? Le temps était tellement ralenti qu'il semblait que l'on arriverait jamais au moment où l'intrigue se dénouerait, où la lettre serait envoyée, où la partie se terminerait.


*

Elle avait une jambe plus courte que l'autre, et quand elle marchait, on aurait dit deux moitiés de personnes qu'on aurait cousues ensemble. Deux demi-personnes qui ne s'aimaient pas beaucoup.



*


Dans les livres, même dans "Les heureux et les damnés", tout était lié. Les gens faisaient une chose qui en entrainait une autre. Mais en dehors des livres, dans le monde réel,  les choses semblaient se produire sans que je puisse en saisir la raison. Il n'y en avait peut-être pas.

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