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Comment braquer une banque sans perdre son dentier

Catharina Ingelman-Sundberg






  • Poche: 480 pages
  • Editeur : Pocket (5 février 2015)
  • Collection : Pocket
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français
  • Traduction (Suédois) : Hélène Hervieu
  • ISBN-10: 226625751X
  • ISBN-13: 978-2266257510





Vive les seniors, le troisième voire le quatrième âge, la silver génération, les papys et les mamys, les vétérans, les cartes vermeils, les aïeuls, les ancêtres, les doyens! Les six exemplaires de cette génération dont Catharina Ingelman-Sundberg nous conte l’histoire sont réjouissants. Certes quelques maux entravent leur mobilité mais pas leur humour et en philosophes,  ils exploitent  ces faiblesses pour servir leur projet.

Et il n’est pas banal ce projet. Marre des restrictions de liberté et de la malbouffe à la maison de retraite : il leur faut commettre un forfait. Pas pour récupérer des sous (des couronnes : on est en Suède), mais pour aller en prison. ils l’ont bien vu dans des reportages : on y est mieux traité que dans leur résidence, on a accès à la salle de gym, les repas sont plus appétissants…
Ils élaborent donc, avec minutie un plan d’action pour dérober des tableaux de maitres au musée de Stockholm. Et pour cela s’installent au Grand Hôtel tout proche.

La vieillesse a peu d’avantages, mais c’est un passeport pour l’indulgence. L’opération se déroule parfaitement, sauf que le délit est si bien réalisé que le but ultime, la prison, tarde à être atteint. D’autant qu’une série d ‘événements indésirables modifie la donne. 
Lorsqu’enfin ils arrivent en prison, c’est la désillusion : eh oui, finalement la maison de retraite, ce n’était pas si mal. Sauf qu’on le sait, la prison n’est pas un remède à la délinquance, et peut au contraire créer des vocations. D’autres projets se dessinent.

Beaucoup d’humour donc dans ce récit cocasse, où les déambulateurs se transforment en matériel utilitaire pour planquer les larcins. La plus jeune des voleuses a 77 ans mais ils sont tous animés d’une énergie étonnante, surtout après qu’ils décident de ne plus prendre les petits cachets qu’on leur distribue généreusement (c’est une des seules largesses des administrateurs de la résidence) le soir pour qu’ils soient tranquilles.

L’histoire est émaillée de rebondissements, qui par leur nombre deviennent un plus pour l’intrigue et contribuent au comique de l’affaire.
Le policier en charge de l’enquête n’a rien à voir avec ceux mis en scène dans les polars nordiques : encore qu’il soit probable qu’à l’issue de cette affaire, il devienne lui aussi alcoolique et dépressif…

C’est sans langue de bois que l’auteur pointe les dysfonctionnements de ces structures qui se transforment en ghettos, pour peu que le but ultime soit d’entrer profit, en France la loi 2002-2  a été votée pour éviter la maltraitance institutionnelle envers les personnes âgées, et par extension à   toutes les institutions accueillant un public vulnérable..

Il y a quelque chose de Paasilinna, et de La douce Empoisonneuse dans ce roman-là. La naïveté, feinte ou non des personnages fait pencher la balance en faveur de cette bande de brigands vénérables : on n’a qu’une seule envie, c’est qu’ils réussissent à berner tous le monde et à profiter de leur butin! La restriction du nombre de brioches au goûter constitue indubitablement une circonstance atténuante.

Très agréable lecture, légère et sans prétention.





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