- Broché: 992 pages
- Editeur : Plon (14 janvier 2016)
- Collection : Feux croisés
- Existe en version numérique
- Langue : Français
- Traduction (Anglais): Elisabeth Peellaert
- ISBN-10: 2259228194
- ISBN-13: 978-2259228190
Eblouissant? C’est ce que proclame le bandeau de l’éditeur pour ce pavé qui fait couler beaucoup d’encre. Si l’on se réfère au double sens ce cet adjectif, il ne faut pas occulter que l’éblouissement est une sensation qui peut être désagréable voire douloureuse….
Première impression lors de la prise en main : l’ouvrage est lourd, de grand format, les pages sont fines….Impressionnant dès le premier contact. C’est de bon augure si la séduction opère dès les premières pages.Un bon point cependant pour la typographie, la police utilisée est plutôt confortable. Et puis, avec les pages qui se tournent, on se rend compte que sont insérés de nombreux « documents », manuscrits, tapuscrits…dans une présentation originale (sauf si l’on considère que la tendance se répand à grande vitesse dans l’édition (Juste avant l’oubli d’Alice Zeniter, Intérieur nuit de Marisha Pessl). Ce procédé ménage des intervalles qui permettent au lecteur de souffler et c’est plus que nécessaire pour City on fire, sous peine d’épuisement .
Venons-en aux personnages. Ils ne sont pas d’emblée accrocheurs, ce n’est pas le type de roman qui vous happe des les premiers paragraphes. Il m’a fallu 200 pages pour que l’histoire commence à m’intéresser. Il faut dire qu’ils sont nombreux, sans relation les uns avec les autres (bien sûr on devine que le lien sera révélé plus tard), évoluant chacun dans un milieu complexe. C’est assez lourd d’emblée.
Un personnage atypique mais jouant un rôle fondamental : la ville de New-York. Il peut être judicieux si on n’en connaît pas bien la géographie de se munir d’un plan, car l’on risque de s’y perdre ou de laisser tomber les indications topographiques, qui ont cependant leur importance.
Impossible de ne pas évoquer le style d’écriture : est-il à l’origine de l’ éblouissement ? Grande virtuosité, logorrhée et fonctionnement hyperactif de la pensée : cela peut susciter l’admiration. Mais c’est très ardu. Les 1000 pages auraient bénéficier d’un régime amaigrissant sans que cela nuise à l’intrigue. Est-il nécessaire d’accumuler tant de détails qui ne sont pas indispensables, au risque de fatiguer le lecteur? Le lexique est très précis (chapeau au traducteur!) : il faut être joueur de poker pour comprendre que l’inspecteur Pulaski a l’art de détecter les tells ou former l’image mentale d’une forêt de pruches.
Donc après un début peu séduisant, une histoire somme toute intéressante et dont on a envie de comprendre les zones d’ombre, on se lasse, gravement. Trois semaines pour en venir à bout : c’est avec soulagement que j’ai abordé la dernière page.
Quant au dénouement, que je tairais, il arrive finalement bien avant les dernières pages, je ne suis pas sûre de ne pas être passer à côté de quelque chose tant je m’attendais à des révélations surprenantes. il faut dire que cette dernière partie se déroule dans un désordre indescriptible, provoqué par le fameux black-out de 1977.
A qui conseiller cette lecture? A des fans de culture punk? Aux amoureux de la pomme (celle qui n’a pas de marque de dents sur le côté)? aux amateurs de méga-pavés? Si on réunit ces trois critères : ça se tente. Sinon c’est facultatif. Et dans les années à venir, l'argument éditorial d'un bandeau qui indiquera "par l'auteur de City on fire" ne sera pas un critère de choix.
Il avait l'impression que des scènes semblables se jouaient ailleurs dans la ville, dans d'autres petits cénacle d'expatriés réunis autour de bons plats et de bonnes bouteilles tandis que les cendres pleuvaient sur l'Hudson, que les soviétiques agitaient leur sabre et que, sur l'horloge de la fin du monde des savants du Middle-West faisaient avancer les aiguilles d'un cran plus près de minuit. Il suffisait que quelqu'un allonge la monnaie
*
Quand on est jeune et que le destin en explosant, creuse des cratères dans votre vie, on a les ressources nécessaires pour la reconstruire. Au-delà d'un certain âge, on dissimule simplement les dégâts en les oubliant derrière un mur.
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