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Le pactole

Cynthia d'Aprix Sweeney








  • Broché: 432 pages
  • Editeur : Fleuve éditions (8 septembre 2016)
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français
  • Traduction (Anglais) : Anne Damour
  • ISBN-10: 2265114537
  • ISBN-13: 978-2265114531













New-York, une fratrie, de l’argent. C’est une bonne base pour construire un roman bien actuel, avec ce qu’il faut de bons et mauvais sentiments pour conduire l’intrigue, et des personnages bien incarnés et fortement liés par une obsession commune : l’argent.

Un peu comme le laboureur de la fable, le père a anticipé les éventuels imprudences de ses enfants en créant un compte bien approvisionné mais pas immédiatement accessible. Ce n’est que lorsque la benjamine des quatre enfants aura quarante ans que l’argent sera débloqué. Oui mais voilà, Léo le petit dernier n’est pas à une bévue près, et comme par enchantement le magot disparaît pour financer les conséquences d’un accident de voiture sous l’empire de l’alcool et de la drogue. Certes, il ne s’agit que d’un emprunt, mais Bea, Jack et Melody accordent une confiance limitée à leur frère en ce qui concerne la restitution de ce pactole.

Tout tourne autour de ces quatre personnages, ce qui rend d’ailleurs la première partie du roman un peu complexe : chacun bénéficie d’une présentation dynamique de son histoire et de son entourage, cela fait donc beaucoup de monde et il faut faire un peu de gymnastique cérébrale lorsqu’on aborde un nouveau chapitre. Quand les repères sont en place, la lecture devient très addictive et passionnante.

La famille ne brille pas par son harmonie, et s’ils se côtoient ainsi à nouveau, c’est dans le but avoué de récupérer leur part, avec pour chacun d’excellentes raisons  (la perspective du pactole ne les a-t-il pas conduit à des audaces qui expliquent l’urgence soudaine de ce besoin?). 

Les personnages ne sont pas forcément très charismatiques (à la réflexion, c’est sans doute Leo, le plus dingue, qui l’emporterait sur ses frères et soeurs), mais les portraits sont suffisamment fins pour retenir l’attention du lecteur.
Bien sûr il existe un petit suspens : le pactole sera t-il restitué? Mais ce n’est pas l’objet central finalement. Le coeur du roman tourne autour des liens qui se nouent et se dénouent pendant cette période. Les protagonistes en ressortiront plus riches, mais de quoi? (c’est là que la fable du laboureur prend tout son sens.

Ce n'est pas non plus sombre du début à la fin : l'humour se cache au détour des pages (cf citation).

Un bon moment de lecture, sans doute pas inoubliable, mais recommandé à tous les lecteurs affamés des pépins familiaux de la Grande Pomme.



Malgré le froid, tommy et Franck Sinatra étaient tous les deux assis dehors sur les marches, comme ils aimaient à le faire. Sinatra occupait sa place habituelle, sur la troisième marche à partir du bas, le museau dressé, l'oeil globuleux aux aguets, la queue battant joyeusement la contremarche en ciment derrière lui. 





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