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- Poche: 432 pages
- Editeur : Seuil (1 janvier 1998)
- Collection : Points
- Langue : Français
- Traduction (Anglais) : Guy Caseril, Françoise Caseril
Le thème a été largement exploité dans le genre SF, même avant la publication de ce roman, et quelque soit le tempo utilisé : revivre sa vie, jour après jour, années après années, voire plus récemment sur une boucle de quelques minutes. Ici c’est une grande partie de sa vie que le héros
est contraint de réinventer. A chaque fois qu’il meurt à 43 ans , il se retrouve des années en arrière, à l’âge de 18 ans.
Si l’aventure peut être exaltante la première fois, riche de son expérience passée dont il n’a rien oublié, la répétition de la séquence est nettement plus lassante pour Jeff Winston et l’amène à envisager des stratégies variées pour réinventer sa vie. C’est toute la question du « si c’était à refaire ».
Sujet intéressant donc mais cela ne suffit pas, il faut pouvoir maintenir l’intérêt du lecteur . Et Ken Grimwood y parvient fort bien. En créant un personnage séduisant, qui appelle l’empathie et la compassion. Et en introduisant dans l’intrigue des variations qui ouvrent le champ des possibles et relancent l’intérêt de l’histoire .
Au-delà de la trame fictionnelle, s'inscrivent en filigrane de nombreuses questions existentielles.
De quelle marge de manoeuvre disposons-nous pour orienter notre destin? Comment nos actions peuvent-elles influencer l’Histoire ? Si cette option apparaît comme limitée , où et comment le déroulé inexorable de l’aventure humaine est-il inscrit?
C’est passionnant, et fort bien écrit . Une excellente lecture, que même de lecteurs hostiles à la science fiction devraient apprécier.
Quelqu'un - Platon, je crois - a dit : "La vie irréfléchie ne mérite pas d'être vécue."
Exact, Mais examiner la vie de trop près conduirait à la folie, sinon au suicide.
Exact, Mais examiner la vie de trop près conduirait à la folie, sinon au suicide.
*
La lumière changeante jouait étrangement sur la prairie inondée de pluie, les milliards de gouttelettes qui perlaient sur l'herbe coupée depuis peu scintillait comme des joyaux venus d'un autre monde, sur un champ de feu vert.
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Le futur : des épidémies atroces, une révolution dans les attitudes sexuelles suivie de sa réaction, triomphe et tragédie dans l’espace ; les rues de la ville hantées par des punks au regard vide, bardés de cuir et de chaînes, leurs cheveux en épis roses ; des rayons de la mort en orbite autour d’une planète polluée, en train d’étouffer... Bon Dieu, se dit Jeff avec un frisson, de ce point de vue, son monde avait tout l’air d’un cauchemar de science-fiction. À bien des égards, la réalité à laquelle il s’était habitué ressemblait plus à des films comme Blade Runner qu’à la naïveté ensoleillée du printemps 1963.
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