- Broché: 560 pages
- Editeur : Gallimard (16 janvier 2018)
- Collection : Du monde entier
- Existe en version numérique
- Langue : Français
- Traduction (Italien) : Elsa Damien
C’est le plus épais des 4 tomes et il faut s’être lié d’amitié avec Léna et Lila et avoir été suffisamment séduit pas les opus précédents pour s’attaquer au dernier pavé de l’édifice.
Les héroïnes ont muri, selon les impératifs du temps qui s’écoule, et avec elles, les décors ont évolué. Avec les années 80, l’informatique fait son apparition , et qui , sinon Lila , pouvait envisager l’ampleur de cette révolution dans les modes de communication, là où Léna ne voit qu’une nouvelle façon de collecter les récits qu’elle crée?
La vie sentimentale de Léna est toujours aussi complexe, et Nino, l’amour d’enfance prend une place prépondérante dans cette histoire, même si l’auteur s’appuie sur les turpitudes du monde politique italien pour lui réserver un sort peu enviable.
Si les deux amies sont proches, Léna ayant choisi de revenir à Naples avec ses filles, la cohabitation reste houleuse et Lila la battante aura l’occasion de mettre à jour une fragilité jusque là masquée par l’emprise qu’elle exerçait sur son entourage.
L’auteur ne manque pas de nourrir son récit par des événements marquants, qu’ils soient authentiques (tremblement de terre) ou cantonnés au petit monde imaginaire du quartier napolitain (disparition, meurtres…), pour donner des accroches dynamisantes au fil narratif.
Contente de tourner la dernière page, d’une saga qui , bien que fort passionnante est cependant un peu bavarde. Un petit écrémage n’aurait pas nui à la compréhension, tout en évitant l’effet de trop-plein, et qu’inévitablement on se lasse des incertitudes de Léna et des fluctuations imprévisibles de Lila.
Il n’en reste pas moins que ce roman, est un remarquable témoignage de l’ambiance politico-sociale de l’italienne la deuxième partie du 20è siècle, que l’auteur a su mêlé à une histoire pas si anodine que ça, celle d’une amitié indéfectible et du combat complexe d’une jeune femme pour sortir d’un milieu fermé et pour se faire accepter dans un milieu plus fermé encore. A la manière d’une Annie Ernaux napolitaine.
Qu'est-ce que c'est de là-haut, la mer ? Un peu de couleur. C'est mieux de la voir de près : comme ça tu te rends compte que c'est dégueulasse, c'est de la boue et de la pisse et ça pue. Mais vous qui lisez et écrivez des livres, vous aimez vous raconter des mensonges, pas la vérité.
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On n'écrit pas pour écrire, on écrit pour faire mal à ceux qui veulent faire mal. La douleur des mots contre celle des coups de poing et de pied, et contre les instruments de mort.
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Ma mère était réduite à presque rien, et pourtant elle avait été vraiment encombrante, elle avait pesé sur moi en me donnant l'impression d'être un ver sous la pierre, à la fois protégé et écrasé.
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