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La conquête de Plassans

Emile Zola







  • Poche: 508 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche (1 octobre 1971)
  • Collection : Classiques
  • Existe en version numérique














Retour à Plassans avec ce quatrième opus de la saga des Rougon-Macquart. Nous sommes chez  François Mouret, qui a épousé sa cousine Marthe , fille de Félicité et de Pierre Rougon. Un couple bourgeois, qui vit en reclus dans sa confortable maison, entretenant peu de liens  avec son entourage.

Ce cadre pépère va voler en éclat avec l’arrivée du père Faujas, un prêtre austère et peu loquace, mais dont il aurait été préférable de se méfier, avant de lui proposer un hébergement dans la maison Mouret. Marthe va abandonner son rôle d ‘épouse soumise pour sombrer peu à peu dans une folie mystique, qui détruit l’équilibre de la famille.  Les enfants sont éloignés du foyer, le couple Trouche envahit la maison. Le prêtre fait du jardin un lieu de débat entre bonapartistes et républicains, avec le but non avoué de faire élire à la chambre un candidat favorable au pouvoir.

En filigrane, le thème de la folie,  avec les délires de Marthe, la décompensation de François et la faiblesse d’esprit de Désirée ,leur cadette. 

Le roman est un pamphlet anti-clérical, donnant l’image d’un clergé arriviste et manipulateur. 


Encore un excellent chapitre de la saga, qui se  perd moins en description que les précédents, et met en scène des personnages intéressants dans leur évolution, à la fois par la fatalité de l’hérédité et les facteurs externes qui précipitent la denté aux enfers? 

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Tout le monde descendait sur la terrasse, Mouret s'asseyait en face de sa femme et de l'abbé, causant, cherchant les occasions de prendre la parole, qu'il gardait le plus longtemps possible ; tandis que Mme Faujas, à quelques pas, se tenait dans l'ombre, muette, immobile, les mains sur les genoux, pareille à une figure légendaire gardant un trésor avec la fidélité d'une chienne accroupie.

*

Et il s'imaginait ce drame, cette femme et son mari, parents de visage, que toutes leurs connaissances jugeaient faits l'un pour l'autre, tandis que, au fond de leur être, le levain de la bâtardise, la querelle des sangs mêlés et toujours révoltés, irritaient l'antagonisme de deux tempéraments différents.

*

Elles étaient toutes deux assises, à un bout de l'étroite terrasse, la fille sur un tabouret, aux pieds de la mère. Le soleil couchant, un soleil de septembre, chaud encore, les baignait d'une lumière tranquille ; tandis que, devant elles, le jardin, déjà dans une ombre grise, s'endormait. Pas un bruit au dehors, ne montait de ce coin désert de la ville.









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