- Broché: 334 pages
- Editeur : Manufacture de livre éditions (10 janvier 2019)
- Collection : LITTERATURE
- Existe en version numérique
- Langue : Français
Il semble écrit de tout temps, le destin de Rose, qui a eu la malchance de naître fille, et de n’avoir pas eu de frère, scellant ainsi à son insu le sort de sa famille.
Vendue par son père pour une bourse maudite, la jeune fille devient l’esclave d’un couple machiavélique, animé par des intentions inavouables qu’elle découvrira peu à peu.
Le drame se construit autour de personnages sombres et taiseux (même si le cadre et le scénario sont différent, on pense malgré tout à l’atmosphère des romans des soeurs Bronte) qui accentuent le contraste avec la fraicheur éphémère de Rose, avant que ses hôtes ne contribuent à faire disparaître toutes ses illusions.
Construit comme un thriller, et donnant le tour aux différents personnages, le roman se lit avec avidité, car les secrets sont dévoilés progressivement, et les révélations confirment tout ce que l’on imaginait de pire.
Le récit est se décline à partir du l journal de Rose, confié à un prêtre par une mystérieuse femme qui lors d’une confession déclare ne plus vouloir être seule à savoir. Les cahiers sont les briques d’un mur que les autres personnages édifieront en choeur.
L’écriture est superbe, et c’est peut-être le bémol : les confidences de Rose, qui n’a jamais eu la chance de fréquenter les bancs de l’école, et ignore les bases de la grammaire, semblent bien élaborées. Même si le prêtre signale avoir corrigé quelques fautes d’orthographe, les envolées lyriques et les sublimes descriptions sont peu crédibles sous la plume dune toute jeune fille quasi illettrée.
Il n’en reste pas moins que c’est un excellent moment de lecture, que l’on parcourt avec angoisse et impatience, jusqu’au dénouement de l’affaire.
Mon nom, c’est Rose. C’est comme ça que je m’appelle, Rose tout court, le reste a plus rien à voir avec ce que je suis devenue, et encore, ça fait du temps que quelqu’un m’a plus appelée Rose. Quand je suis seule, que tout le monde dort, des fois je répète mon prénom à voix haute, mais pas trop fort, juste pour m’entendre, de plus en plus vite. Au bout d’un moment, il y a plus de début ni de fin, alors je m’arrête et ça continue dans ma tête, comme si j’avais démarré une machine du diable. Si on m’entendait, j’aurais sûrement droit à un traitement spécial et tout serait fichu par terre.
*
Je passais une partie de la nuit à déchiffrer le journal. J’avais jamais été à l’école, mais ma mère nous avait donné quelques leçons en nous forçant à lire et à recopier des passages des Évangiles. Ça me dérangeait pas, contrairement à mes sœurs. J’ai toujours eu l’envie d’apprendre. Je me débrouillais plutôt bien.
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