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Miroir de nos peines

Pierre Lemaitre





  • Broché : 544 pages
  • Editeur : Albin Michel (2 janvier 2020)
  • Collection : A.M. ROM.FRANC
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français












Dernier opus de la trilogie consacrée aux douloureuses périodes de la première moitié du 20è siècle, Miroir de nos peines se déroule sur la courte période qui fit entrer la France dans le conflit mondial, juste après la « drôle de guerre ».

Comme dans les deux précédents tomes, le récit s’ouvre sur un épisode assez fort et déroutant. Les personnages sont à peine présent que l’un deux se suicide dans des circonstances intrigantes, devant Louise,  la petite fille qui dessinait des masques pour Edouard, la gueule cassée d’Au-revoir là-haut, et qui est devenue une jolie jeune femme, institutrice et serveuse de restaurant à ses heures perdues. Mais au-delà du choc qui résulte de la violence de la scène, les révélations qui suivront modifieront le cours de son destin. 

Comme l’auteur aime à le faire, d’autres personnages entrent en scène, pour lesquels on se languira de faire le lien avec Louise.

Raoul, la petite frappe, bonimenteur et escroc à la petite semaine, exerce ses talents sur la ligne Maginot, juste avant que l’assaut des allemands devienne une réalité qui confirme les doutes sur précarité de cette frontière tactique sensée être infranchissable. La suite des événements le conduira en prison puis sur les routes avec les millions de migrants de l’exode. 

Désiré, l’homme caméléon, qui revêt au gré des opportunités mille costumes, et adopte le ramage assorti au plumage. Ce personnage allège le propos tant ses outrances qu’il gère à merveille sont réjouissantes.


On se doute que les destins se rejoindront sans tarder, c’est le piment qui ajoute au plaisir de parcourir cette version romancée de ces débuts de la seconde guerre mondiale. 

Seul regret, trilogie veut dire que nous n’aurons pas le bonheur de continuer à contempler l’histoire de notre pays, sous le prisme littéraire de Pierre Lemaitre. Dommage.



Ceux qui pensaient quels guerre commencerait bientôt s'étaient lassés depuis longtemps, Mr Jules le premier. Plus de six mois après la mobilisation générale, le patron de la Petite Bohème, découragé, avait cessé d'y croire. A longueur de service, Louise l'avait même entendu professer qu'en réalité "cette guerre, personne n'y avait jamais cru".

*

- Il est tout à fait faux de dire , expliqua-t-il un soir que les Français manquent de café. Le café ne manque pas puisqu'on en trouve. Mais ls Français adorent café, ils n'en ont jamais suffisamment. Aussi comme ils ne trouvent pas toujours tout le café qu'ils souhaiteraient, ont-ils l'impression (évidemment fausse) d'un manque.

*

Les hurlements des avions saturaient l'atmosphère. Pourtant cette balle, infiniment moins bruyante et moins meurtrière que les bombes qui explosaient à quelques centaines de mètres, raisonna avec une netteté surprenante parce que aux yeux  des détenus elle leur étaient personnellement destiné. L'attaque allemande passa à l'arrière plan. L'ennemi, c'étaient ces soldats qui voulaient leur mort. Il se rassemblement et firent front.  C'était la seconde fois que l'émeute grondait mais elle survenait quasiment sous les bombes  ennemies. Le combat pour la vie allait s'engager, tous y étaient prêts. Raoul et Gabriel se portèrent à l'avant. 





Pierre Lemaitre, né en 1951,  est un écrivain et scénariste français.Miroir de nos peines est le troisième volet d'une trilogie ouverte avec Au-revoir là-haut (2018), et Couleurs de l'incendie (2019)



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