- Broché : 302 pages
- Editeur : CreateSpace Independent Publishing Platform (31 juillet 2016)
- Collection : Littérature roumaine traduite
- Existe en version numérique
- Langue : Français
- Traduction(roumain) : Gabrielle Danoux
🎶Mon dieu que j’aime ce port du bout du monde que le soleil inonde de ses reflets dorés🎶
C’est ce qu’inspire la lecture d’Europolis, dont l’intrigue se déroule à Sulina, une ville portuaire à l’embouchure du Danube, paradoxalement aussi ouverte sur le monde qu’elle est refermée sur elle-même, avec ses routines, ses ragots et le regard acéré de chacun sur tous.
Aussi, lorsque Stamati, le tenancier du café en face du débarcadère, reçoit une lettre l’informant du retour de son frère, parti aux Amériques des années plus tôt, la nouvelle fait l’effet d’une bombe dans la communauté. Le retour de l ‘enfant prodigue et avec lui l’espoir de subsides que n’aura pas manqué d’amasser « l’américain ».
Première surprise lorsqu’il débarque, il est accompagnée de sa fille, une jeune métis sensuelle et envoutante, qui fait frémir corps et coeurs.
Le port l’accueille avec les honneurs proportionnels aux bénéfices escomptés. Evantia séduit un jeune officier. Mais sa beauté et sa naïveté en fait une proie facile pour le séducteur Deliu avec qui elle se compromettra.
La jalousie des femmes et la sottise des hommes coûteront cher à ceux qui incarnèrent quelque temps l’espoir de fructueux profits.
Ce roman roumain d’Eugenio Botez, qui écrit sous le pseudonyme de Jean Bart date du début du 20è siècle. c’est le premier tome d’une trilogie jamais achevée. Dommage. L’histoire est singulièrement moderne, si l’on excepte les propos très misogynes, à un tel point que l’on se demande s’ils ne sont pas à prendre au second degré, soulignant les propos ineptes de marins en goguette.
L’ambiance d’un port de commerce du sud, vivant, ensoleillé, bruyant et remuant est parfaitement restitué. On a l’image d’une fourmilière organisée que l’arrivée des deux personnages venus de loin agite comme le ferait un coup de pied. Avec les conséquences dramatiques qui en découleront.
Merci infiniment à Tandarica pour m’avoir proposé la lecture de cet auteur , dont je n’avais jamais entendu parler, mais qui mérite le détour.
Allons, blanc-bec ! Tu ne sais pas ce que mariage veut dire ? Pour la femme c'est un début, pour l'homme une fin. Elles entrent dans le monde, il en sort. Je ne sais pas qui l'a dit, mais il a bien fait, que le mariage est une chaîne d'or quand on l'étrenne, de plomb quand on la porte, et de fer quand on veut la briser.
*
Comment se fait-il que les gens n'aient pas encore compris que l'amour chanté sous toutes ses formes ne fait que draper de dentelle écumeuse la nudité de l'instinct sexuel ! Une illusion qui vous transporte comme une scène de théâtre avec ses montagnes de carton et sa mer en tissu. Ce n'est qu'une fois dans les coulisses on découvre les ficelles et l'échafaudage du décor. Il faut briser une bonne fois cette carapace d'hypocrisie sous laquelle l'éthique et l'art dissimulent la force vitale de la nature. Sur l'amour trop de littérature et trop peu de science.
*
Entre les roselières cuivrées et la lisière d'or de la plage, une tache apparaissait à l'horizon, comme une île de verdure – le cimetière marin.… C'est là, dans le sol marécageux du delta qu'il laissait ensevelie une partie de sa vie – Evantia…
Une pauvre petite plante exotique… Arrachée… Transplantée… N'a pas pu s'acclimater… C'est faner… A souffert...En est morte...
Le fantôme de son premier amour pèserait sur son existence...
Jean Bart est le pseudonyme littéraire de l'écrivain romain Eugeniu P. Botez, emprunté au corsaire dunkerquois du même nom. Il écrit des articles de journal, des reportages, des nouvelles, pour finir avec le roman Europolis, dont seul le premier toma sera publié en 1933
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