- Poche : 533 pages
- Editeur : Le Livre de Poche (1 janvier 1997)
- Collection : Classiques
- Existe en version numérique
- Langue : Français
L’Oeuvre est sans doute l’un des plus sombres et des plus désespérants des tomes de la série des Rougon-Macquart. C’est Claude Lantier, l’un des fils de Gervaise que l’on retrouve l’âme en peine à Paris. Il avait eu la chance de bénéficier des bontés d’un homme que ses dessins d’enfant avait séduit, et qui lui permit de suivre des études au collège de Plassans.
C’est à Paris qu’il essaiera de sortir du lot, de devenir un artiste reconnu, vivant en attendant des années de vaches maigres et de doute. Sa rencontre fortuite avec la belle Christine, sera -t-elle la cause de sa gloire ou de sa déchéance?
C’est le portrait d’un peintre maudit, qui malgré son talent ne parvint pas à faire valoir ses dons. A la recherche d’une perfection illusoire, ne craignant pas de bousculer les standards classiques, il devient vite aigri, alors qu’il est en train de lancer un courant au sein duquel il ne parviendra pas à s’imposer.
.Alternant les épisodes de création intense et d’abandon (notre homme serait-il bipolaire?), Il entraine dans sa chute son épouse et son fils.
Les descriptions de Paris sont encore ici nombreuses, éclairées de l’oeil de l’artiste.
Le texte est également bien documenté sur les courants picturaux , les techniques et l’ambiance du milieu artistique, avec des allusions via les amis de Claude à la musique et à la sculpture .
La théorie de la dégénérescence est encore bien présente, illustrée par le petit Jacques, le fils de Claude mais aussi par d’autres personnages mal lotis.
Ce n’est pas mon préféré de la série, les perpétuelles tergiversations de héros m’ont lassée, d’autant que l’on entrevoit rapidement la grande probabilité d’une fin tragique.
Challenge pavés Babelio 2020
Cette vie provençale, qui prenait les enfants tous jeunes dans l'engrenage de son manège, l'habitude du cercle, le journal épelé jusqu'aux annonces, la partie de dominos sans cesse recommencée, la même promenade à la même heure sur la même avenue, l'abrutissement final sous cette meule qui aplatit les cervelles, les indignait, les jetait à des protestations, escaladant les collines voisines pour y découvrir des solitudes ignorées, déclamant des vers sous des pluies battantes, sans vouloir d'abri, par haine.
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Ah! que ce serait beau, si l'on donnait son existence entière à une oeuvre, où l'on tacherait de mettre les choses, les bêtes, les hommes, l'arche immense! et pas dans l'ordre des manuels de philosophie, selon la hiérarchie imbécile dont notre orgueil se berce, mais en pleine coulée de la vie universelle, un monde où nous ne serions qu'un accident, où le chien qui passe, et jusqu'à la pierre des chemins, nous compléteraient, nous expliqueraient le grand tout, sans haut ni bas, ni sale, ni propre, tel qu'ils fonctionnent...Bien sûr, c'est à la science que doivent s'adresser les romanciers et les poètes, elle est aujourd'hui l'unique source possible. Mais, voilà! que lui prendre comment marcher avec elle?
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Je vais prendre une famille, et j'en étudierai les membres, un à un, d'où ils viennent, où ils vont, comment ils réagissent les uns sur les autres, enfin, une humanité en petit, la façon dont l'humanité pousse et se comporte...D'autre part, je mettrai mes bonshommes dans une période historique déterminé, ce qui me donnera le milieu et les circonstances, un morceau d'histoire...Hein! tu comprends, une série de bouquins, quinze, vingt bouquins, des épisodes qui se tiendront, tout en ayant chacun son cadre à part, une suite de romans, à me bâtir une maison pour mes vieux jours, s'ils ne m'écrasent pas !
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