- Broché : 464 pages
- Editeur : Robert Laffont (12 mars 2020)
- Collection : La Bête noire
- Existe en version numérique
#Fermerlesyeux #NetGalleyFrance
L’auteur de l’Empathie qui m’avait procuré frissons et angoisse, ce que l’on attend d’un thriller, récidive avec Fermer les yeux.On est en France, et on fait connaissance avec Tassi, un flic alcoolique et dépressif (que feraient les auteurs de polar, sans ces archétypes?). Il était ivre quand il a tué sa fille dans un accident de voiture , il est devenu encore plus alcoolique.
Témoin d’une affaire de disparition d’une petite fille, il provoque les aveux de l’homme que l’on découvre portant dans ces bras le cadavre de l’enfant, alors que la battue de la veille n’avait rien donné. L’homme est un marginal, son sort est réglé, il finit en tôle.
Oui mais voilà, lorsqu’un autre jeune fille est découverte morte, elle porte les stigmates de violences qui ressemblent fortement à ce qu’avait observé notre flic sur la première victime. Sauf que ce qui pourrait relancer l’enquête , à savoir le rapport d’autopsie, se trouve amputé de quelques pièces capitales.
Entrent en scène un autre personnage, un écrivain spécialiste des tueurs en série, ainsi qu’une avocate, celle qui va prendre la défense de Baptiste, inculpé dans la première affaire , que Tassi a voulu relancer en revenant sur ses propos.
C’est parti pour une enquête complexe, dont le rythme va crescendo, jusqu’à des situations très anxiogènes, pour lesquelles les pages ne se tournent pas assez vite. Le genre de roman pour lequel il faut se retenir de jeter un coup d’oeil sur les dernières pages pour savoir qui s’en sort.
Pas besoin d’une prose élaborée pour réussir un tel ouvrage : c’est la construction qui importe et ici c’est plutôt réussi. On tremble à l’idée de rencontrer au cours d’un chapitre le méchant de l’affaire, un type aussi ignoble que l’était Alpha dans L’Empathie. C’est peu à peu que le puzzle se révèle beaucoup plus complexe que ne le laissaient suggérer les faits initiaux.
A lire d’une traite.
L'adjudant Dominique Tassi avait été un homme heureux, quelques années plus tôt.
Il appréciait la compagnie des autres, savait rire, célébrer les moments importants. Être affectueux avec sa femme, lui montrer qu'il l'aimait. Il savait s'aimer lui-même.
Il croyait en sa fonction et s'y consacrait avec la dévotion et la solennité propres aux gendarmes et au corps militaire dans son ensemble. Il ne craignait pas l'avenir, ne vivait pas dans la peur...
Malheureusement, un événement brisa le cours de sa vie. Un drame dont peu de personnes parviennent à se remettre. Il ne fit pas exception.
*
Assis au volant de sa voiture, contact éteint, la Guêpe observait les fenêtres de la chambre du motel. Il était garé sur le parking de la grande surface, situé à une centaine de mètres.
Dans l'après-midi, il s'était renseigné sur la configuration des chambres ; et il redoubla d'attention lorsque la fenêtre dépolie, qu'il savait être celle de la salle d'eau, s'éclaira. L'occasion qu'il attendait se présentait sans doute enfin. Aucun scénario n'était parfait, depuis que Tassi ne mettait plus les pieds chez lui et qu'il se savait en danger ; néanmoins, le surprendre dans son bain ou sous sa douche, ou même en train d'effectuer une brève toilette, pourrait faciliter les choses. La Guêpe attendit quelques secondes pour s'assurer que la lumière restait allumée, sortit son Glock de la boîte à gants, le glissa dans sa veste et quitta le véhicule.
Antoine Renand est un scénariste, réalisateur et écrivain français. Il a écrit et mis en scène des courts-métrages primés à des festivals et diffusés à la télévision. Il est l'auteur de plusieurs scénarios de longs-métrages en cours de production et de deux romans publiés dans la collection "La Bête noire" aux Éditions Robert Laffont : L'Empathie (finaliste du prix Maison de la Presse 2019) et Fermer les yeux (2020).
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