Morgan Audic
- Broché : 600 pages
- Date de parution : juin 2020
- Éditeur : LGF
- Existe en version numérique
De bonnes raisons de lire ce polar de Morgan Audic :
Il contient tous les ingrédients qui le distingue d’une fiction de littérature blanche : des meurtres, des enquêteurs (ici deux enquêtes parallèles), un coupable à identifier, avec bien entendu des chausse-trappes et des fausses pistes. L’ensemble est bien ficelé et il faudrait être bien malin pour ne pas se laisser embarquer, comme les fins limiers de cette histoire, dans des hypothèses qui s’éteindront comme des pétards mouillés.
C’est un polar didactique : l’action se déroule en Ukraine, autour de Tchernobyl, et c’est l’occasion de découvrir ou redécouvrir un certain nombre de contre-vérités et de balivernes qui nous avaient été livrées en pâture pour éviter la panique européenne. Quand le polar contient un savoir à distiller, le risque est de tomber dans le compte-rendu Wikipédia. Mais Morgan audio sait très bien comment intégrer le fruit de ses recherches documentaires au coeur de son intrigue, sans effet copié-collé.
On a affaire à des personnages complexes, au passé trouble, au présent souvent désespérant, et dont on ressent les zones d’ombre. C’est une motivation suffisante pour s’accrocher au récit et pour ne plus le lâcher.
C’est pourquoi De bonnes raisons de mourir fait partie, à l’aune de mes exigences, des très bons polars, qui ne donnent en aucun cas l’impression d’avoir perdu son temps.
Je suis né soviétique. La Russie, c'est mon pays. L'Ukraine aussi. Choisir entre les deux, ce serait comme choisir entre mon père et ma mère.
*
Elle lui demanda en particulier si elle devait dire que son futur beau-père était milicien ou bien policier. Récemment, le gouvernement avait en effet décidé de remplacer le mot "milice", par "police", plus moderne. Ce n'était pas qu'une mesure cosmétique : les anciens miliciens comme Melnyk devaient se soumettre à une procédure de réadmission dans la fonction publique, destinée à vérifier leurs compétences et leur proximité. Il allait l'expliquer à Oksana quad on sonna à la porte.
*
Melnyk scruta le colis comme s'il s'agissait d'un suspect qui refusait de parler. Il extirpa une paire de gants en latex d'un des tiroirs de son bureau, les enfila, puis sorti de sa poche un couteau qu'il déplia avec une lenteur minutieuse. Il passa la lame le long du scotch qui scellait la boîte et l'ouvrit avec précaution. À l'intérieur se trouvaient des petits morceaux de plastique qui semblaient inviter ses mains à plonger dans leur douceur veloutée. Ses doigts entrèrent en contact avec un objet enfoui dessous. Au toucher, il était soyeux et léger. elnyk écarta un peu l'écume de polystyrène etune forme ronde d'un bleu électrique émergea au milieu. Il continua de creuser et bientôt une tête d'oiseau apparu. C'était une hirondelle empaillée, figée dans une posture si réaliste qu'elle en était dérangeante.
Morgan Audic est né à Saint-Malo en 1980 et a grandi à Cancale. Il vit depuis plus de dix ans à Rennes, où il enseigne l’histoire et la géographie au lycée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire