Carole Martinez
- Broché : 352 pages
- Existe en version numérique
- Éditeur : Gallimard (20 août 2020)
- Langue : Français
Dans ce petit village de Bretagne où la narratrice fait escale pour aller à la rencontre des personnages qui nourriront peut-être son inspiration, tout commence par ce haut-lieu de la communication qu’est le bureau de poste, où les tricoteuses alignées semblent suggérer qu’il y a foule au guichet. Alors que leur présence constitue plutôt un flux d’infos en continu, un réseau social local et prolifique.
Derrière le guichet, l’austère Lola, raide, fermée, au delà de ce que son infirmité pourrait lui offrir en prétexte. Issue d’une longue lignée de femmes cruellement éprouvées dans leurs amours et leurs maternités, Rosa se protège en érigeant autour d’elle des barrières d’austérité, et en exerçant un contrôle méticuleux de ce qui fait sa vie : la poste, le jardin.
La rencontre des deux femmes fait naître l’histoire du roman qui se construit sous nos yeux, mêlant les légendes d’un autre âge, les errements de l’imagination, induits par les confidences et les secrets révélés des coeurs cousus.
La lecture est une sorte de parcours en équilibre sur une corde de funambule , et le meilleur moyen pour ne pas chuter est de lâcher prise, et de se laisser porter par les mutiles facettes de ce récit, poétique et onirique, avec de temps à autre un rappel à une réalité tangible, la narratrice en train de créer son oeuvre.
"Je ne pense pas qu'il y ait une frontière nette entre la réalité et la fiction. Le roman surtout nous entraîne sur des territoires flous, ils occupent les lisières."
On retrouve le style d’écriture de l’autrice, cet qui fit le succès de Coeurs cousus, ou de Du Domaine des murmures. Et il est sans doute préférable de les avoir auparavant lus, pour ne pas se laisser déstabiliser par cette navigation à vue aux confins des rêves et de la réalité.
Grand plaisir de retrouver la conteuse de talent, qui sait emporter le lecteur dans ses divagations merveilleuses.
RépondreSupprimerBonjour, je viens de finir le roman et de lire votre critique très intéressante. J’ai juste une réflexion à faire : le prénom de la postière c’est Lola , Rosa étant sa grand mère , celle qui a fait le voyage d’Espagne. Désolée mais ça m’a perturbé 😕
Merci de me signaler cette erreur que je vais corriger et merci pour votre commentaire
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