Gail Honeyman
- Broché : 432 pages
- Éditeur : Fleuve éditions (28 septembre 2017)
- Langue : Français
Si j’avais croisé par hasard cette couverture et le titre étrange de cet ouvrage sur un rayonnage de librairie, il y a fort à parier que je l’aurais juste ignoré. Et j’aurais eu bien tort.
On s’attache tout de suite à la narratrice, cette jeune femme démodée, revêche, solitaire, même au sein de l’entreprise de graphisme où elle s’occupe de la facturation. Ses vêtements confortables mais laids, ses chaussures à scratch, ses petites manies, et surtout la cicatrice hideuse qui la défigure sont autant de prétextes pour l’isoler de ses collègues. Si elle vit seule, ses semaines sont ponctuées par ses échanges avec sa mère. Et peu à peu, on devine et on découvre toute la souffrance passée et les circonstances qui ont fait d’elle ce qu’elle est.
Isolée, oui, jusque’à ce qu’elle fasse connaissance avec l’informaticien de son entreprise, et celui-ci semble percevoir ce que les autres ne voient pas chez Eleanor, tel un prince charmant devant Cendrillon, qui s’entête à vouloir faire essayer la pantoufle de vair à une souillon.
On assistera peu peu à l’éclosion de la chrysalide, et on apprendra aussi ce que cachent les silences de la jeune femme, et ce passé traumatisant.
J’ai beaucoup aimé le portrait d’Eléanor, avec ses fragilités et ses troubles du comportement qui s’apparentent à des traits autistiques, et malgré tout c’est une jeune femme forte et déterminée, qui doit juste exorciser ses démons. Elle vit tellement en marge des codes qui régissent notre société, que le regard qu’elle porte sur les comportements ds gens qui l’entourent, prend un relief à la fois comique et désespérant.
Le personnage qui l’accompagne dans son évolution attire aussi la sympathie.
Très bon moment de lecture et finalement, elle est chouette cette couverture.
Elle a fait ses études en littérature et langue française à l'Université de Glasgow avant de poursuivre un cycle postgraduate en poésie française à l'Université d'Oxford.
Elle a d'abord travaillé en tant que fonctionnaire d'État dans le développement économique, puis comme administratrice à l'Université de Glasgow.
"Eleanor Oliphant va très bien" (Eleanor Oliphant is Completely Fine, 2017) est son premier roman. Il a suscité un véritable engouement international et est en cours de traduction dans 27 pays.
Il a remporté le prix Costa 2018 du meilleur premier roman.
Gail Honeyman vit à Glasgow.
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