Florence Exiga
Éditeur : LIBRINOVA (18/12/2020)
Contrairement à ce que le titre laisserait entendre, nous sommes à Paris, et Atlanta est le prénom de la jeune femme au centre de ce roman. Promise dès le berceau à un avenir radieux, selon les bonnes fées qui s’étaient penchées au dessus d’elle, Atlanta croyait en son destin. Et poursuivait sa route en toute confiance jusque’à ce qu’un premier emploi précaire dans la foulée de l’obtention de son diplôme à Sciences Po ne fasse vaciller ses certitudes. Et pour couronner le tout, ses choix amoureux l’entrainent dans une spirale mortifère.
Le parcours professionnel désastreux est plausible, et on sait que c’est une galère pour cette jeunesse surdiplomée mais pas formée. Le cynisme des recruteurs n’a d’égal que les la médiocrité des emplois proposés. Il faut une sacrée chance pour tirer son épingle du jeu dans ces conditions et les bonnes fées ayant tiré leurs révérences, la précarité est le seul horizon.
Quant aux amours de la belle demoiselle, c’est pire que tout. Elle a le don de tomber dans les bras de types au mieux machos, au pire complètement frappés et le moment fort du roman est la descente aux enfers dans les griffes d’un pseudo-gourou aussi persuasif que dangereux?
C’est très bien écrit, et c’est une histoire dont on dirait en la lisant dans les journaux, que la réalité dépasse la fiction. On s’attache à cette héroïne malchanceuse, sans trop sombrer dans le pessimisme le plus noir, puisque c’est elle lui raconte sa propre histoire au passé. La lumière est donc au bout du tunnel.
Quand bien même ses convictions n’étaient pas les miennes (étais-je d’ailleurs bien sûre d’en avoir ?), je n’en demeurais pas moins admirative de Viktor et de ses prises de position affirmées. Lui, contrairement à moi, avait un combat à mener, des valeurs à porter, des convictions profondes et tranchées à communiquer au monde entier. Jamais encore je n’avais rencontré quelqu’un d’aussi beau et cultivé à la fois. Il dégageait une telle assurance. Pendant près d’une heure, je suis restée ainsi, béate et toute ouïe, devant celui que j’imaginais déjà être le futur grand amour de ma vie. Quand soudain, cinq minutes avant la fin de ce qui aurait pu être le rencard parfait, Viktor m’a balancé un brillant et sensationnel :
— And... how is your English ?
J’avais d’abord cru à une plaisanterie.
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