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Je voudrais que la nuit me prenne ⭐️⭐️⭐️⭐️

Isabelle Desesquelles 






  • Éditeur ‏ : ‎ Belfond (16 août 2018)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 208 pages







Elle a huit ans, et cet âge est pour elle celui de l’éternité.


Souvenir d’une enfance heureuse et ordinaire, près d’une mère fantasque et d’un père vénéré. Les jeux interdits avec la cousine, l’amour d’enfance, l’apprentissage des choses de la vie, le parfum des étés radieux, la morsure sublime du froid , tout ce qui emplit la vie de Clémence a le goût du bonheur, le goût des sens en éveil découvrant le monde avec délice.


Malgré cela, le récit semble cacher un sous-texte et une issue mystérieuse…


Texte onirique, très poétique qui dit avec beaucoup de grâce les émois d’une enfant vive et curieuse, mais dit aussi l’absence, le deuil qui enlise, qui exclut, qui broie les vivants. Laisser partir pour revivre, accorder le repos à ceux qui nous manquent et nous figent dans un coin immuable et délétère.


Une très belle prose pour un récit d’une grâce émouvante et une une originalité dans la manière de dire la perte et l’absence.



De sa voix qui n'est pas encore rauque de ces brutes de sanglots, il m'offre un mot. Ombilicoeur.
Moi aussi je veux en inventer un, et je me lance, agitée, si désireuse de l'impressionner, mon père. Ça fait de moi une enfant vibrante, certainement éreintante, autant pour moi que pour lui. "Passionaliter ! On décide que ça se dit, d'accord ? On le mettra dans les verbes au premier groupe ? Ça serait bien, non, que tout soit de la passion ?"

*

Je suis morte il y  a seize ans , le jour de mes huit ans. Depuis je vis dans la tête de mon père. Dans sa pensée. Là, je continue d'être. D'être l'enfant de mes parents, d'être leur plus grande joie et leur tourment.

*

Je suis née et il n'y avait pas encore de nuit et de jour, il y avait les yeux grand ouverts d'une les yeux grand ouverts d'un, chaque fois que j'ouvrais les miens, ils y ont plongé en s'interrogeant sur tout ce qu'en j'en retiendrais.




Isabelle Desesquelles a choisi de vivre à Toulouse où elle dirigeait la librairie Privat. Le rachat de la librairie par DirectGroup France, ayant conduit à sa démission, est narré dans Fahrenheit 2010.

Isabelle Desesquelles a publié quatre romans. Je me souviens de tout, La vie magicienne aux éditions Julliard et Pocket, La mer l’emportera, Quelques heures de fièvre, aux éditions Flammarion et J’ai Lu. Elle a également écrit un livre de contes pour enfants : Le chameau le plus rapide du désert (Le Chêne Jeunesse). 





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